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En Ukraine, nos envoyés spéciaux ont retrouvé Anatole et Ivan, un an plus tard: "J’espère que ma famille reviendra, mais je n'ai plus d'argent"

En Ukraine, nos envoyés spéciaux sont retournés à Andrivka, un petit village, occupé par les Russes au début du conflit. Ils y ont retrouvé Anatole et Ivan, qu'ils avaient déjà rencontré l'an dernier. Comment ont-ils vécu ces mois de guerre ? 

Impossible de ne pas voir les traces de combats, les maisons détruites et les voitures calcinées. A Andrivka, le village a été occupé pendant 36 jours. L’année dernière quelques jours après le départ des Russes, Anatole nous avait accueillis et nous avait montré son précieux carnet. Le soir en secret, il écrivait tout ce qu’il voyait, tout ce que les Russes ont fait. "Bien sûr, j’avais peur. C’était très difficile d’écrire. Depuis les premiers jours, j’ai compris qui étaient les simples soldats russes et qui étaient les officiers. J’ai compris qu’ils pouvaient être violents alors j’ai décidé d’écrire", disait-il.

Aujourd’hui, il vit seul. Il aimerait partir combattre mais l’armée estime qu’il est trop vieux. Il aimerait surtout que sa fille et sa femme réfugiés en Belgique, reviennent en Ukraine. "J’espère que ma famille reviendra. Ma famille est prête à quitter Bruxelles, mais pour le moment, je n’ai pas de travail et je n’ai pas d’argent", confie-t-il.

Juste à côté, toujours à Andrivka, nous avons retrouvé Ivan. Sa maison est désormais nettoyée et réparée. L’année dernière, des soldats russes avaient tout piller et tout détruit dans sa maison. Ils s’étaient même amusés à tirer dans les meubles et les plafonds. Un de guerre plus tard, six membres de sa famille sont au front. Quant à lui, il n’oubliera rien et ne pardonnera pas. "C’est impossible. Je ne pourrai jamais oublier ce qu’ils ont fait ici", souligne-il.

De cette période sombre, il n’a gardé qu’un seul souvenir dans sa cave. Il s’agit d’une balle laissée par les Russes. "Elle est pour Poutine", dit-il en souriant.
Ivan et Anatole, deux destins que la guerre a transformés. A Andrivka, pendant l’occupation, les Russes ont tué 49 personnes.

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