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FO et CGT dans la rue jeudi, au dernier jour de mobilisation unitaire à la SNCF

La France connaît son dernier épisode de grève unitaire à la SNCF mercredi et jeudi, jour où FO et la CGT ont décidé d'une mobilisation interprofessionnelle, inquiètes d'"une remise en cause du modèle social et républicain" par le gouvernement.

Jeudi, pour la première fois depuis la mobilisation contre la loi El Khomri en 2016, les deux centrales syndicales appellent ensemble étudiants, travailleurs, chômeurs et retraités.

"On n'est pas là pour faire un chiffre, on est là pour prendre date", a prévenu le numéro un de FO Pascal Pavageau à propos de cet appel interprofessionnel.

Côté SNCF, la grève en pointillé -- deux jours sur cinq-- démarrée il y a trois mois connaîtra son clap de fin le même jour dans sa version unitaire CGT-Unsa-SUD-CFDT. L'adoption par le Parlement de la réforme de la SNCF, qui sera promulguée mercredi par le président Emmanuel Macron, a en effet laissé les syndicats divisés sur la suite à donner au mouvement.

La CGT Cheminots, emmenée par Laurent Brun, a décidé de continuer la mobilisation durant les deux mois d'été, fixant les dates au fur et à mesure. L'Unsa ferroviaire a annoncé sa sortie du conflit et la CFDT Cheminots a décidé mardi de suspendre sa participation au mouvement pendant l'été.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, n'avait pas caché qu'il souhaitait que le mouvement s'arrête après le 28 juin, prenant acte des "avancées concrètes" obtenues pour les cheminots même si la réforme de l'entreprise ferroviaire ne lui "convient pas".

En revanche, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a réclamé un débat télévisé sur la réforme. Depuis la Chine, le Premier ministre Édouard Philippe lui a rétorqué que le "débat a eu lieu" et que "la loi a vocation maintenant à être appliquée".

- Taux de grévistes au plus bas -

La réforme, qui fixe le calendrier de l'ouverture à la concurrence décidée au niveau européen, transforme la SNCF en société anonyme et supprime l'embauche au statut de cheminot.

Lors du dernier épisode de grève la semaine dernière, le taux de grévistes a atteint son plus bas niveau depuis le début de la grève le 3 avril, inférieur à 10%, et celui des conducteurs est passé sous la barre des 40%.

SUD-Rail, qui suivait de son côté jusqu'à maintenant un appel à la grève illimité, s'est prononcé mardi pour une grève les "6 et 7 juillet" au début des vacances scolaires, toujours en vue du "retrait du pacte ferroviaire".

Côté interprofessionnel, réunis pour la première fois depuis 2016, la CGT et FO n'ont néanmoins pas convaincu Solidaires, allié traditionnel de la CGT, qui a appelé à participer à la mobilisation sur "ses propres mots d'ordre".

Et si le patron de la CGT Philippe Martinez sera bien au rendez-vous parisien à 14H00 place de la Bastille, le tout nouveau secrétaire général de Force Ouvrière, Pascal Pavageau, qui se veut plus offensif que son prédécesseur Jean-Claude Mailly, ne sera présent, pour cause d'engagement prévu de "longue date" en province.

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron il y a 14 mois, FO et la CGT se sont retrouvées côte à côte uniquement pour défendre la fonction publique.

Outre l'action de jeudi, les deux centrales, associées aux organisations de jeunesse Unef, UNL et Fidl, ont invité les autres syndicats à "se réunir dès fin août pour analyser la situation sociale" afin d'"envisager" des initiatives unitaires. Elles s'inquiètent en particulier d'une "remise en cause de notre modèle social et républicain et ce, dans un contexte d'explosion des inégalités".

La fédération FO des Transports a également appelé aux rassemblements en régions jeudi pour dénoncer "la politique d'agression sociale permanente de ce gouvernement" mais aussi pour des motifs spécifiques aux routiers.

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