Martine est fleuriste dans la commune d'Esneux (Province de Liège). "J'ai la chance d'avoir une terrasse qui me permet d'ouvrir. Et chaque année, au mois de mai, je vends énormément de plantes annuelles, du terreau et ce, depuis 22 ans", a-t-elle dit à nos journalistes Vincent Jamoulle et Marc Evrard.
Son commerce est donc ouvert, avec l'autorisation de la bourgmestre, Laura Iker. "A partir du moment où il a été décidé que les les magasins de bricolage et les pépinières pouvaient ouvrir, cela me semblait logique que les fleuristes qui peuvent être assimilés à des pépiniéristes puissent aussi ouvrir".
En plus des fleurs à repiquer, Martine pourra donc vendre en magasin du muguet pour le 1er mai et des fleurs pour la fête des mères dans deux semaines.
Les trois autres fleuristes de cette commune liégeoise ont décidé de rester fermés et de se contenter des livraisons. Même s'ils leur suffiraient, en principe, de mettre quelques sacs de terreau dans le magasin pour pouvoir ouvrir. "Je trouve ça ridicule de le faire. On le fait pour dépanner les clients quand ils nous demandent du terreau, mais faire ça pour essayer de transgresser un peu la loi fédérale, je trouve que c'est un peu bête et du coup, j'ai préféré ne pas le faire", a indiqué Sabine Heinen, fleuriste fermée.
Pour le gouvernement fédéral, les fleuristes doivent fermer boutique. A Esneux, ils peuvent ouvrir, ça fait un peu désordre. "L'arrêté ministériel est assez clair, ce sont les jardineries et les pépinières qui vendent des plantes et/ou des arbres qui peuvent rouvrir. Pour le reste, je laisserai au bourgmestre le soin de s'expliquer", a dit Benoît Ramacker, porte-parole de la Cellule de crise fédérale.
"C'est vrai que ça peut apporter une confusion, et j'en suis bien désolée, mais nous sommes bien obligés d'avancer avec les informations que nous avons", s'est justifiée la bourgmestre, Laura Iker.
Entre les grands lignes des décisions fédérales et la réalité du terrain, il y a toujours la place pour une zone grise sujette à interprétations. Avec le déconfinement, ce genre de situation un peu cacophonique risque fort de se multiplier.
