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Voitures encastrées, matelas trempés et décombres dans les rues, arbres déracinés. Sant Llorenç était dévasté mercredi après les inondations qui ont fait au moins dix morts dans l'est de l'île de Majorque aux Baléares.
Un torrent dont les eaux sont montées subitement mardi soir en raison des pluies diluviennes a pris de court les 8.000 habitants de ce village situé à quelque 10 kilomètres de la côte. Leur laissant à peine quelques secondes pour se mettre à l'abri du courant qui a tout emporté sur son passage.
L'un d'eux, Pedro Sanchez, raconte s'être réfugié dans sa voiture. "Mais j'ai vu que l'eau a commencé à me faire bouger et est montée de deux mètres en trente secondes. Heureusement, cela m'a rapproché d'un mur, j'ai pu sortir par la fenêtre et je me suis réfugié sur le toit de la maison d'un voisin", témoigne cet homme de 40 ans.
Dans une rue bouchée par un amas de sommiers et de décombres, il montre les images du courant d'eau marron qui a traversé la localité et emporté son véhicule et se dit chanceux d'avoir survécu.
- 'Elle est vivante, grâce à Dieu' -
A Sant Llorenç, les dégâts sont omniprésents. Au milieu du va-et-vient des véhicules militaires, les habitants écopent l'eau et la boue épaisse entrées dans les maisons. Les rues sont pleines de branches, les arbres déracinés ont été mis sur le côté et les voitures détruites sont nombreuses.
Carmen Barco, la chemise et le pantalon recouverts de boue, raconte à l'AFP comment sa mère octogénaire a réussi à échapper à l'eau qui est entrée dans sa cuisine.
"Plus d'un mètre et demi d'eau est entré dans la maison. Elle a pu sortir par une fenêtre et monter dans la partie supérieure (de la maison) où elle a passé toute la nuit, à attendre", assure cette femme de 50 ans, qui vit à Palma de Majorque, la capitale de l'île, et est arrivée mercredi matin à Sant Llorenç pour aider sa mère.
"Il y a 40 cm de boue, tout est à jeter, les meubles, les habits, les photos. Mais elle est vivante, grâce à Dieu", ajoute-t-elle, remerciant les voisins et les volontaires arrivés des villages environnant.
Parmi eux, José Daniel Capó, un homme de 36 ans, directeur d'une discothèque dans le village voisin de Cala Millor. Arrivé à sept heures du matin, il a vu tout de suite le "désastre" : "Toutes les maisons étaient inondées, les gens écopaient".
Juana María Mulet, une jeune femme venue de la ville voisine de Manacor, est allée elle "à la mairie et ils nous ont dit où aller. Nous avons retiré de la boue des maisons. Et demain matin, nous reviendrons" pour continuer.
La nuit est tombée et la situation "reste compliquée" à Sant Llorenç où "nous allons focaliser tous nos efforts" pendant la nuit, déclare Demetrio Barrachina, le commandant de l'Unité militaire d'Urgence.
Un petit garçon de cinq ans est toujours porté disparu.