"J’ai trois enfants et mon épouse": cinq jours après le séisme, cet homme attend toujours qu'on sorte les corps de sa famille des gravats en Turquie

Les recherches dans les décombrent se poursuivent en Syrie et en Turquie après le tremblement de terre. Malgré le temps qui s'est déjà écoulé, des petits miracles surviennent encore, comme le sauvetage de quatre personnes dont un enfant survenu ce vendredi en Syrie. À l'inverse, de nombreuses familles pleurent leurs proches décédés et les funérailles se succèdent. Arnaud Gabriel et Nicolas Foulon sont les journalistes envoyés sur place pour RTL info.

L’émotion est grande. Les nerfs lâchent, les larmes sont impossibles à retenir. Après l'espoir, la détresse surgit face à la réalité brutale. Dans un cercueil repose Muhammed, 28 ans. Il est mort dans son immeuble, écrasé. Son corps a été retrouvé jeudi soir. Ce vendredi, son père et son frère l’accompagnent. "Nous vivons dans ce pays mais nous sommes gelés et nous n’avons aucune aide. Il n’y a rien à faire, que Dieu nous vienne en aide", confie son père. "Je ne sais pas quoi dire… c’est si douloureux", ajoute le frère de Muhammed.

À Gaziantep, les cérémonies se succèdent sans arrêt. Il n’y a plus d’heure précise. Les enterrements se font au rythme des découvertes de corps sans vie, le matin, le midi ou le soir.

Nos cœurs brûlent

Pendant ce temps, dans les gravats, les recherches continuent. Mais au fil des heures, ce sont des dizaines de corps sans vie qui sont extraits des amas de béton. "J’ai trois enfants et mon épouse. Ça fait cinq jours que nous n’avons pas pu les retirer des décombres. Les secours ici sont insuffisants, ça fait cinq jours et rien n’a pu être déplacé encore. Nous avons très peu d’informations, nous attendons de l’aide! Nos cœurs brûlent car ceux-ci sont à l’intérieur", nous confie un homme.

Dans des décombres à proximité, les secouristes sortent onze corps de personnes décédées. Les draps de lit et couvertures trouvés au sol servent à cacher les corps jusque dans les ambulances.

Sous le regard vide des survivants. Les habitants sont là, jour et nuit, debout, ils font preuve d’un énorme courage. "Tout le monde est mort car cet immeuble s'élevait sur neuf étages, avec de vastes appartements. Mais l'espoir demeure", indique une femme.

Ce vendredi soir, les scènes déchirantes se multiplient, alors que de nombreuses personnes restent toujours introuvables.


 

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  • c'est cruel, mais il faut d'abord penser à retrouver les éventuels survivants. Dans une situation pareille, ne soyons pas égoïstes .