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Le taux d’intérêt du compte épargne passe à 3% en France: "Pourquoi est-ce qu’en Belgique, on est toujours à la traîne ?", se demande Danielle

C'est un des rares effets positifs de la hausse des prix pour les Français : la Banque de France a annoncé que le taux du livret A (un compte épargne en banque réglementé) passait de 2 à 3 %. Mais en Belgique, pas l’ombre d’un livret A. Et les comptes épargne des banques sont loin de proposer 3% de taux d'intérêt... Via le bouton orange Alertez-nous, Danielle se demande pourquoi la Belgique ne propose pas ce type de compte. 

Danielle, 68 ans, habite la commune de Tervuren. Il y a quelques semaines, alors qu’elle regarde les informations télévisées, une nouvelle l’interpelle. "J’ai vu qu’en France, les taux d’intérêt sur le livret A allaient augmenter de 2 à 3 % à partir du 1er février", confie-t-elle. 

En France, les livrets A ont tout pour plaire : ils offrent un taux d'intérêt garanti, sont exonérés d'impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux et l'argent déposé reste disponible à tout moment. Via notre bouton orange Alertez-nous, Danielle s’interroge.

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"Chez nous, on est à 0,35 %. Je ne comprends pas cette différence. J’aimerais bien que ce soit la même chose ici (en Belgique, ndlr). Pourquoi est-ce qu’en Belgique, on est toujours à la traîne ?", se demande-t-elle. Si Danielle s’offusque, c’est surtout pour "les jeunes". "Ils épargnent, ils veulent acheter une maison. Mais ça ne leur apporte rien", souffle-t-elle. 

Selon cette pensionnée, aucun doute : cette décision émane des banques. "Les banques font tellement de bénéfices et pourtant, elles ont peur d’augmenter leurs intérêts", estime-t-elle.

C’est comme comparer des pommes et des poires  

En réalité, ce n’est pas si simple. Le système bancaire français est différent du système belge, comme nous l’explique Charline Gorez, porte-parole de Febelfin, la fédération belge du secteur financier.

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"En France, le gouvernement peut créer des produits d’épargne avec des conditions très spécifiques. Pour le livret A, c’est le gouvernement qui va décider de l’utilisation des fonds, du taux d’intérêt et du montant maximum qui peut être déposé", explique la porte-parole. Avant de résumer : "Le livret A est un produit développé par le gouvernement français. Ce n’est pas un produit qui a été développé par les banques". 

En Belgique, il n’existe pas d’équivalent. "Comparer le livret A à un compte d’épargne belge, c’est comme comparer des pommes et des poires", résume Charline Gorez. Les deux systèmes financiers ne sont pas non plus vraiment assimilables. "En France, le choix a été fait de protéger l’épargne contre l’inflation avec des produits comme le livret A. En Belgique, il a été choisi de protéger les salaires avec l’indexation. L’indexation n’existe pas en France", éclaire la porte-parole de Febelfin. 

Le but est de constituer un bas de laine limité

Pour autant, lorsque l’on compare des comptes d’épargne français à leurs équivalents belges, "les taux d’intérêt sont similaires", assure la porte-parole. Le livret A français n’est pas tout jeune. Il a été créé après une guerre napoléonienne, comme nous le rappelle Bruno Colmant, économiste. L’argent déposé par les Français est destiné à financer le logement social dans l’Hexagone.

"Le but est de constituer un bas de laine limité, environ 23.000 € maximum, mais surtout qui sert utilement à la société dans le cadre du logement social. C’est de l’argent qui est prêté pour de la construction de logements qui en ont besoin. Donc c’est doublement populaire : d’abord pour les personnes qui épargnent dans le livret A et l’affectation de l’épargne est orientée vers la construction du logement social", souligne Bruno Colmant.

L’économiste Bruno Colmant comprend les frustrations de certains citoyens, comme Danielle, qui s’offusque de telles différences entre deux pays européens. 

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"C’est frustrant pour les citoyens, car l’épargne ne rapporte rien alors que le taux d’inflation est de 8%. Cela veut dire que quelqu’un qui met son argent sur un compte d’épargne perd en pouvoir d’achat, environ 8% par an, et c’était bien plus l’an passé. On n’a pas cette protection du livret A français. C’est dommage. Quelqu’un qui veut se protéger contre l’inflation et avoir un rendement plus élevé doit prendre plus de risque, c’est-à-dire investir en bourse", conclut Bruno Colmant. La France compte plus de 55 millions livrets A.  

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Commentaires

1 commentaire

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  • Il faut pas vous tracasser la Belgique est première partout et dans tous les domaines mais en commençant par la fin

    Alain Schmit
     Répondre