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JO-2020: les "Jeux de la pandémie" à l'heure du bilan

La pandémie a affecté presque tous les aspects des Jeux olympiques de Tokyo, de leur report historique l'an dernier à leur tenue presque entièrement à huis clos cet été, et a enterré les rêves des participants testés positifs.

Mais ces JO ont bel et bien eu lieu, contre vents et marées. Alors qu'ils s'achèvent dimanche, voici leur bilan au niveau du coronavirus.

. Combien de cas aux JO ?

Du 1er juillet à ce dimanche, les organisateurs ont recensé 430 cas de Covid-19 sur quelque 52.000 personnes accréditées pour les JO (sportifs, officiels, médias...), ainsi que des milliers d'autres personnes du Japon (volontaires, agents de sécurité...).

Les infections ont davantage touché des résidents du Japon que des personnes venant de l'étranger, alors que ces dernières étaient initialement perçues par l'opinion publique japonaise comme le principal facteur de risque.

Environ 85% des résidents du Village olympique étaient vaccinés, avait annoncé le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach peu avant le début des Jeux.

. Quelles conséquences sportives ?

Certains sportifs ont été contaminés avant même de faire le voyage à Tokyo, comme l'Américain Bryson DeChambeau et l'Espagnol Jon Rahm, deux golfeurs qui pouvaient prétendre au titre olympique, ou la joueuse de tennis américaine Coco Gauff.

Au Japon, 29 sportifs olympiques ont été testés positifs depuis le 1er juillet, selon les organisateurs.

Le perchiste américain Sam Kendricks avait notamment dû déclarer forfait à cause du Covid-19 à deux jours du début de ses épreuves de qualifications. Toute l'équipe grecque de natation artistique a aussi dû renoncer à la compétition après des cas de Covid-19 en son sein début août.

Certains ont parfois mal vécu leurs conditions d'isolement dans des hôtels de Tokyo. La skateuse néerlandaise Candy Jacobs et sa compatriote taekwondoïste Reshmie Oogink avaient notamment évoqué une "prison olympique" sur les réseaux sociaux en se plaignant notamment d'un manque d'accès à l'air libre.

Mais le scénario catastrophe d'un cluster géant au Village olympique ne s'est pas produit, et aucun match n'a été annulé ni aucune épreuve décalée ou annulée à cause du coronavirus.

. La "bulle olympique" a-t-elle tenu ?

Pendant les JO, les cas de Covid-19 ont explosé à Tokyo comme ailleurs au Japon, atteignant des niveaux inédits pour le pays. La barre de 5.000 nouveaux cas quotidiens a été franchie pour la première fois cette semaine dans la capitale et celle des 15.000 à l'échelle nationale. A l'ouverture des JO le 23 juillet, la moyenne des nouvelles infections sur 7 jours se situait autour de 1.400 à Tokyo.

Le variant Delta, plus contagieux, s'est propagé à toute allure au Japon, alors que la vaccination y est moins avancée que dans d'autres pays (un tiers seulement de la population nationale est totalement vaccinée actuellement).

Mais il n'y a pas eu de transmission du virus avérée entre des participants aux JO et la population japonaise, ont insisté les organisateurs.

L'immense majorité des résidents du Village olympique ont respecté les restrictions, même s'il y a eu quelques cas médiatisés de sorties de la "bulle", comme des judokas géorgiens et des membres de l'équipe masculine australienne de hockey sur gazon.

La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a estimé que les JO ont contribué à limiter les déplacements des habitants, beaucoup d'entre eux ayant suivi les compétitions chez eux, à la télévision.

Des experts sanitaires japonais ont cependant estimé que les JO avaient un effet "indirect" sur la courbe des infections à Tokyo, en incitant la population à baisser la garde face au virus.

Par ailleurs, un nombre croissant de bars et restaurants bravent les appels du gouvernement à fermer en début de soirée et à ne pas servir d'alcool, selon des médias locaux.

. Quid des Jeux paralympiques?

Programmés du 24 août au 5 septembre, les Jeux paralympiques verront les participants soumis aux mêmes restrictions que lors des JO, comme des tests de dépistage du Covid-19 quotidiens pour les sportifs et des déplacements réduits au minimum.

Les organisateurs doivent décider après les JO si le public sera autorisé ou non sur les sites paralympiques. Sous l'état d'urgence actuellement en vigueur à Tokyo, une jauge de 5.000 personnes est autorisée pour des événements culturels ou sportifs non liés aux Jeux.

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