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La réforme des rythmes scolaires va causer des problèmes dans certaines familles: Thomas va devoir choisir entre partir en vacances avec sa femme ou ses enfants

Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit voter ce mercredi en séance plénière le projet de décret sur l'adaptation des rythmes scolaires annuels. Évoquée depuis trente ans déjà, cette réforme entend mieux faire coller le calendrier scolaire avec les rythmes chronobiologiques des enfants afin d'améliorer leurs capacités d'apprentissage.

Ces changements ne s'appliqueront qu'à la seule Fédération Wallonie-Bruxelles. Les calendriers scolaires des Communautés flamande et germanophone resteront, eux, inchangés. Tout comme celui de l'enseignement supérieur. Cette désynchronisation des calendriers risque de compliquer sensiblement la vie des familles scolarisant leurs enfants dans deux Communautés différentes, des enseignants actifs dans des écoles pratiquant l'immersion, ou encore ceux actifs à la fois dans l'enseignement obligatoire et supérieur.

Je me retrouve dans une situation monoparentale, alors qu’on est un couple

Thomas dont l’épouse est enseignante en Communauté française mais dont les enfants vont à l’école flamande prend les calendriers scolaires des prochaines années et il découvre un vrai casse-tête : "En fait, en 2023 il y aura un mois qui séparera les vacances de Pâques entre les deux Communautés et en 2024, il n’y aura aucune semaine de congé qui sera commune entre janvier et juillet pour les francophones et les néerlandophones". Il ajoute : "Je vais devoir choisir entre prendre mes congés avec ma femme ou partir avec mes enfants. Du coup, je me retrouve dans une situation monoparentale, alors qu’on est un couple. La seule solution va être de mettre mes enfants en stage, si on ne peut pas prendre tous nos congés tous ensemble".

Audrey, institutrice en classe d’accueil n’apprécie guère plus : "Si moi par exemple j’ai des amis dont les enfants sont à l’école en néerlandais, on sera en décalage au niveau des vacances, c’est un peu dommage".

Philippe De Vleeschouwer est directeur de l'école francophone la Fermette à Wezembeek-Oppem : "Il y a des familles séparées, recomposées pour lesquelles c’est déjà aujourd’hui compliqué avec un seul calendrier de trouver des accords, alors avec des calendriers complètement divergents, on complique la vie de milliers de famille".

Je ne pense pas que la Belgique est un pays assez grand pour se permettre de diviser ce genre de choses

La réforme des rythmes scolaires devrait être une avancée pour tous les enfants belges, selon Philippe Peigneux, professeur de neuropsychologie clinique à l'ULB. "La mesure en elle-même est bien mais c’est clair que devoir se partager entre plusieurs régions linguistiques, je ne pense pas que la Belgique est un pays assez grand pour se permettre de diviser ce genre de choses", pointe-t-il.

Le principe: des vacances plus longues durant l'année

En clair, dès la rentrée prochaine, une année scolaire s'appuiera désormais sur une séquence de 7 semaines de cours, suivies de deux semaines de vacances (même s’il y aura parfois une séquence de 8 semaines, pour conserver le même nombre total de 182 jours de classe).

Les congés de Toussaint et de Carnaval passeront en conséquence d’une à deux semaines. Les vacances d'été seront, elles, rabotées à sept semaines. Les classes débuteront dorénavant dès le dernier lundi d'août et s'achèveront toujours le premier vendredi de juillet.

L'année scolaire 2022 commencera donc le lundi 29 août pour s'achever le vendredi 7 juillet. Et ce pour tout l'enseignement obligatoire, l'enseignement secondaire artistique à horaire réduit et l'enseignement de promotion sociale.

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