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La Bourse de Paris a fini en fort recul (-3,12%) mercredi, ébranlée par des indicateurs décevants aux États-Unis qui alimentent l'angoisse d'une panne de la locomotive américaine et d'une récession de l'économie mondiale.
L'indice CAC 40 a perdu 174,86 points à 5.422,77 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,3 milliards d'euros. La veille, il avait déjà fini en net repli de 1,41%.
La cote parisienne, qui avait commencé sur un léger repli, a progressivement vu ses pertes s'accentuer.
"Il y a une cristallisation de toutes les craintes", a résumé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions à Dôm Finance.
"L'onde de choc générée par les chiffres manufacturiers américains hier s'est prolongée aujourd'hui. S'y est ajouté dans la matinée un mauvais chiffre pour les ventes de détails à Hong Kong qui a beaucoup pesé sur le luxe, puis les révisions significatives à la baisse de la croissance allemande par ses principaux instituts de recherche", a-t-il détaillé.
"Le ralentissement des créations d'emplois dans le privé aux États-Unis dans l'après-midi est venu renforcer les doutes sur la vigueur de la croissance américaine, et pour ajouter à la morosité ambiante, l'OMC a autorisé Washington à imposer des taxes sur des produits européens", a encore noté l'expert.
L'activité du secteur manufacturier aux États-Unis a encore reculé en septembre pour tomber à son plus bas niveau depuis dix ans, mardi, tandis que le secteur privé aux États-Unis a créé 135.000 emplois en septembre moins que le mois précédent et que les attentes des analystes, selon l'enquête mensuelle d'ADP publiée mercredi.
En représailles à des aides accordées à Airbus, l'Organisation mondiale du commerce a autorisé mercredi les États-Unis à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) de biens européens par an, une décision aussitôt contestée par l'UE qui a menacé de riposter.
L'éclaircie n'est pas venue du Royaume-Uni, le marché restant dubitatif face au plan de la dernière chance proposée par le Premier ministre britannique Boris Johnson, à quelques semaines de la date butoir du 31 octobre.
Sur l'indice CAC 40, aucune valeur n'a échappé à la vague rouge.
Les titres cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont été frappés de plein fouet, à l'instar d'ArcelorMittal (-6,21% à 11,95 euros) ou Michelin (-3,26% à 98,92 euros).
Le luxe a également beaucoup souffert. Kering a reculé de 3,87% à 436,10 euros et LVMH de 3,67% à 344 euros.
Airbus a reculé de 2,04% à 114,36 euros, après la décision de l'OMC.
Saint-Gobain s'est replié de 3,92% à 34,95 euros. Le groupe de matériaux de construction et de distribution a annoncé mardi la finalisation de la cession du menuisier et fabricant de fenêtres K par K dans le cadre d'un vaste plan consistant à resserrer son portefeuille.