La maison-mère de Facebook, Meta, a subi jeudi dernier une correction historique et brutale à la Bourse de New York, perdant plus d'un quart de sa valeur et effaçant plus de 200 milliards de dollars de valorisation, du jamais vu pour l'entreprise de Mark Zuckerberg mais aussi pour Wall Street. Bruno Wattenbergh, notre expert en économie et consommation, nous détaille comme il envisage le futur du géant des réseaux sociaux Facebook.
Est-ce que Facebook a atteint son sommet et ne peut dès lors que régresser … ?
C’est ce que l’on entend souvent en effet et ce que de plus en plus de gens disent après les mauvais résultats annoncés la semaine passée et la tatouille boursière qui a suivi. Examinons donc ces résultats … Pour évaluer Facebook il y a surtout deux indicateurs de référence.
- Le premier, c’est le nombre et la croissance des UAM, c'est à dire les Utilisateurs Actifs Mensuels. Ce nombre est stable à 2,9 milliards.
- Le second indicateur de référence, c’est l’UAQ, les Utilisateurs Actifs Quotidiens, ce sont eux qui font tourner la publicité intelligente qui rapporte de l’argent à Facebook. Et là, il y a une faible diminution qui pourraient indiquer un plateau de croissance.
Il y a 10 ans le taux de croissance de ces deux indicateurs était de 60%, aujourd’hui ils sont proches de zéro.
Facebook pourrait donc avoir atteint son apogée ?
En l’état, c’est difficile à dire, mais on comprend mieux les annonces faites par Facebook de se lancer dans le Metavers et de confirmer que l’avenir de l’entreprise – et ses profits – se trouvent dans les univers virtuels.
Mais il y a sans doute plus gênant pour Facebook …
Un gros problème posé à Facebook
C’est le fossé générationnel au sein des utilisateurs de Facebook. La catégorie de population qui est la plus importante dans le monde aujourd’hui, c’est la génération Z, c'est-à-dire les 18 à 24 ans, avec 1,8 milliard de personnes. Et bien sûr elle est en forte croissance.
Et bien cette génération Z utilise très peu Facebook. Près de 90% des utilisateurs réguliers de Facebook au niveau mondial sont dans la tranche d’âge de 35 à 64 ans. Alors, ce sont des classes plus aisées en moyenne que les jeunes de la génération Z, mais cela indique que Facebook ne parvient pas à se renouveler pour la génération montante.
Heureusement, à court terme, Instagram performe mieux chez les jeunes, et à moyen terme la solution viendra sans doute du Metavers.
La génération Z, les 18 à 24 ans donc, privilégie Instagram et se détourne de Facebook ?
Exactement. Dans une étude récente de Statista, 81% des répondants de 18 à 24 ans ont déclaré utiliser régulièrement Instagram ; 71% des 25-34 ans ; 52% pour les 35-44 ans. La question va donc se poser de savoir si Meta, le nouveau nom de Facebook va se baser sur Instagram et son 1,4 milliard d’utilisateurs … ou sur le réseau social originel Facebook et ses près de 3 milliards d’utilisateurs pour développer le Metavers, les univers artificiels. Ou encore choisir une 3ème plateforme …Ou pourquoi pas faire traverser ses réseaux sociaux par ces univers …

