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Cinéma: "Banel et Adama", amour contre traditions en langue peule

Dans "Banel et Adama", en salles mercredi, Ramata-Toulaye Sy signe le portrait fort d'une femme en quête d'émancipation à qui sa belle-mère soutient que "le destin d'une jeune femme est de donner une descendance mâle à son mari".

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice franco-sénégalaise (une des sept cinéastes femmes en compétition à Cannes en mai) a posé sa caméra dans un village rural du nord du Sénégal.

Au centre de l'intrigue - tournée en langue peule - un couple: Banel et Adama. Les deux s'aiment et ambitionnent de quitter le village pour vivre loin des pressions familiales.

"L'histoire d'amour est un prétexte pour raconter l'histoire de Banel", a déclaré la réalisatrice de 37 ans à l'AFP en marge du Festival de Cannes. "J'avais envie de raconter la complexité, la profondeur de cette femme, ses questionnements et ses souffrances".

Fougueuse, frondeuse, rebelle... Banel souhaite vivre sa vie et sa passion avec Adama comme elle l'entend. Lorsqu'elle tient tête à sa belle-mère en lui confiant son refus de la maternité, celle-ci agite la menace d'une deuxième épouse.

Isolée, Banel n'a pas d'amie, son frère jumeau la réprouve.

"Banel, c'est un personnage qui est tombé du ciel, qui n'a pas sa place dans ce village. Elle fait tout pour y vivre mais n'y arrive pas", a expliqué Ramata Toulaye-Sy. Et d'ajouter avoir eu envie de raconter une "histoire universelle".

Ce film, la cinéaste l'a écrit en 2014, alors qu'elle était étudiante à l'école de cinéma La Fémis. "Je l'avais mis de côté car je ne me sentais pas prête à réaliser. Ce n'est qu'en 2020 que j'ai décidé de me lancer", a-t-elle dit.

Celle qui est née, a grandi et fait ses études en France a confié avoir ressenti le "besoin" de réaliser son premier film au Sénégal.

Un premier long-métrage à l'esthétisme très soigné, presque onirique par moments. "La première partie du film, c'est vraiment l'Afrique rêvée, sa nature, sa lumière, a-t-elle détaillé. La deuxième partie du film est plus sombre et évoque la question de la sécheresse, qui tue le bétail et pousse les villageois à quitter leurs terres".

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