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La cérémonie des Goya, grand-messe annuelle du cinéma espagnol, se tient samedi alors que le secteur est secoué dans le pays par des accusations de violences sexuelles à l'encontre d'une figure du cinéma indépendant.
"Il est urgent que nous exigions tous des garanties d'égalité, et cela passe par la condamnation de tous les abus et de la violence sexuelle", a déclaré en ouverture l'actrice et chanteuse Ana Belén qui présente cet équivalent espagnol des César français, organisée cette année à Valladolid (nord-ouest).
"Ici aussi au cinéma, c'est terminé", a-t-elle clamé en clin d'oeil au slogan #SeAcabo ("c'est terminé") qui a marqué le soutien à la footballeuse Jenni Hermoso après le baiser forcé de l'ex-patron du football espagnol Luis Rubiales.
"La violence sexuelle et les abus de pouvoir n'ont pas leur place dans le monde du cinéma et dans la société espagnole", a martelé l'Académie du cinéma espagnol, qui a mis ce sujet au centre du gala.
Assurant les victimes de sa "solidarité", elle a également promis d'instaurer un "protocole" pour prévenir ces violences.
"Nous devons être conscients que nous sommes en train de parler d'une violence structurelle qui exige l'engagement de tous", a souligné le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, sur le tapis rouge de la cérémonie.
A la veille du gala, lors duquel Pedro Almodovar et Penelope Cruz remettent certains des prix, le ministre de la Culture Ernest Urtasun a annoncé la création d'une unité spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences machistes dans le secteur culturel.
Ce #MeToo du cinéma espagnol a éclaté fin janvier avec la publication d'une enquête du quotidien El Pais dans laquelle trois femmes accusaient le cinéaste Carlos Vermut de violences sexuelles.