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L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a mis en péril mercredi la méga-fusion entre Microsoft et Activision Blizzard en annonçant sa décision de bloquer l'opération, invoquant les risques de trop forte concentration, mais le géant informatique va faire appel.
La CMA dit "craindre que l'accord ne modifie l'avenir du marché des jeux dématérialisés ("cloud gaming"), à croissance rapide, entraînant une innovation réduite et moins de choix pour les joueurs britanniques au cours des années à venir", selon un communiqué du régulateur mercredi.
Londres avait lancé mi-septembre une enquête approfondie sur cette opération à 69 milliards de dollars entre les géants des jeux vidéo en ligne, une somme record pour le secteur, rendue publique début 2022.
Le rachat par Microsoft d'Activision Blizzard, qui édite notamment les succès "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush", donnerait naissance au 3e acteur de l'industrie vidéoludique en matière de chiffre d'affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.
La CMA avait considéré fin mars que l'opération ne posait finalement pas de problème de concurrence pour les consoles de jeu, mais que des inquiétudes persistaient sur les services de jeux dématérialisés.
"Microsoft a dialogué de manière constructive avec nous pour essayer de résoudre ces problèmes (...), mais leurs propositions n'ont pas suffi", a indiqué Martin Coleman, président du groupe d'experts indépendants chargé de cette enquête par la CMA.
"Le cloud gaming a besoin d'un marché libre et concurrentiel pour stimuler l'innovation et le choix (pour les consommateurs). Le meilleur moyen d'y parvenir est de permettre à la dynamique concurrentielle actuelle du cloud gaming de continuer", a-t-il ajouté, cité dans le communiqué de la CMA.
"Nous restons pleinement engagés dans cette acquisition et ferons appel", a réagi mercredi Microsoft dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Nous sommes particulièrement déçus qu'après de longues délibérations, cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud", selon Microsoft.
La fusion suscite aussi des inquiétudes outre-Atlantique, où l'autorité américaine de la concurrence (FTC) a lancé en décembre des poursuites pour bloquer l'opération, et dans l'UE, qui a également ouvert une enquête pour savoir si l'acquisition rendrait les jeux d'Activision exclusifs à la Xbox.
Le marché du Royaume-Uni est plus petit que celui des États-Unis ou de l'Union européenne, mais si le blocage de Londres est confirmé en appel, il pourrait contraindre Microsoft à renoncer à cette opération.