Partager:
Les lancements de la fusée européenne Vega-C, dont le premier tir commercial s'est soldé mardi soir par un échec, sont suspendus le temps qu'une commission d'enquête établisse les causes de la défaillance et propose des solutions, a annoncé mercredi le président d'Arianespace, Stéphane Israël.
Coprésidée par Arianespace et l'Agence spatiale européenne (ESA), cette commission "indépendante" aura "la responsabilité de mettre en évidence la cause de la défaillance et de proposer des actions correctives solides et durables pour garantir un retour en vol sûr et fiable de Vega-C", a-t-il déclaré lors d'une courte conférence de presse.
Deux minutes et 24 secondes après son décollage mardi à 22H47 locales (01H47 GMT), la trajectoire de la petite fusée a dévié de celle programmée et les télémesures ont ensuite cessé d'arriver à la salle de contrôle du Centre spatial de Kourou, en Guyane française.
Lancée au-dessus de l'océan Atlantique, la fusée venait de dépasser les 100 kilomètres d'altitude et se trouvait alors à un peu plus de 900 kilomètres au nord de Kourou.
L'ordre de destruction du lanceur a alors été donné par le CNES, l'agence spatiale française, en tant qu'autorité de lancement. "Aucun dommage aux personnes ou aux biens n'a été constaté", selon Arianespace.
Selon Pierre-Yves Tissier, directeur technique d'Arianespace, "la défaillance semble limitée au Zefiro 40", le deuxième étage du lanceur construit par l'italien Avio. Les données du vol ont pu être récupérées à des fins d'analyses.
"Nous assumons pleinement la responsabilité de cet échec de Vega-C", a de son côté affirmé le patron d'Avio, Giulio Ranzo.
Avec les tirs de Vega-C suspendus, cela signifie que l'Europe n'a plus d'accès indépendant à l'espace, au-delà des deux tirs d'Ariane 5 et deux autres de la fusée Vega (dont est dérivée Vega-C) qu'il reste à effectuer. Le vol inaugural d'Ariane 6 est prévu au troisième trimestre 2023.
Selon Stéphane Israël, "ni Ariane 5 ni Ariane 6 ne sont impactées par ce qui s'est passé malheureusement cette nuit".