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Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, en visite samedi dans les Pyrénées-Orientales, a promis aux agriculteurs qu'il seraient indemnisés des pertes subies à cause de la sécheresse exceptionnelle qui frappe le département et, au-delà des récoltes de cette année, a souhaité prendre des mesures pour préserver les abres et maintenir l'activité agricole sur le territoire.
"Il y a de la détresse chez ces gens qui ne peuvent pas avoir accès à l'eau, qui peuvent tout perdre", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse dans une coopérative fruitière qu'il venait de visiter à Ille-sur-Têt.
"On couvrira la perte de récoltes ou la perte de fonds", a-t-il ajouté, faisant notamment allusion aux arboriculteurs susceptibles de perdre non seulement leur récolte mais également leurs arbres.
"Il faut qu'on accélère le dispositif" pour que les indemnisations puissent être touchées plus rapidement que d'habitude, a également estimé M. Fesneau.
"On ne peut pas payer les agriculteurs en avril 2024. C'est une situation de crise comme le Covid", a-t-il affirmé.
Guy Banyuls, un exploitant à qui le ministre a aussi rendu visite à Espira-de-l'Agly, a affirmé qu'il n'y avait "rien de concret aujourd'hui" en matière d'indemnisations, qualifiant sa situation de "catastrophique".
Alors que ses vignes devraient survivre à la sécheresse, il craint de voir périr la totalité de ses abricotiers, faute d'eau. "Il faudrait des pluies conséquentes", a-t-il dit.
Au-delà des récoltes à venir, le ministre "a indiqué l'importance de prévoir un +débit agricole minimal+, à savoir le maintien d'un apport en eau qui permette de sauvegarder l'activité agricole sur le territoire et donc d'assurer notre souveraineté alimentaire", a ajouté le ministère dans un communiqué. Il souhaite ainsi permettre "la survie de la plante" et éviter "une perte pour l'exploitant sur plusieurs années".
Concernant la trésorerie des exploitations, les agriculteurs concernés par la sécheresse bénéficieront du "dégrèvement d'office de taxe sur le foncier non bâti" et d'un "report de cotisations sociales", a précisé le ministère. Par ailleurs, la France a demandé à Bruxelles "une augmentation des taux d'avance des aides de la PAC (aides à l'agriculture) qui seront versées à compter du 16 octobre".
A Ille-sur-Têt, les gendarmes ont tenu à 200 mètres de distance une trentaine de manifestants brandissant des drapeaux CGT qui faisaient sonner leurs casseroles.
Des mesures "de crise", dont de nouvelles restrictions d'eau, doivent être annoncées mardi par le préfet des Pyrénées-Orientales puis entrer en vigueur mercredi, notamment dans "les territoires de la Têt et de l'Agly", deux fleuves côtiers qui traversent une partie du département.
Ce département frontalier avec l'Espagne est le plus touché par la sécheresse en France. Il n'a pas connu une situation comparable depuis 1959, date des premières mesures de ce type par département, selon des données de Météo-France.