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Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales: "pas assez d'eau" pour tous, avertit le préfet

Le préfet des Pyrénées-Orientales a averti mardi qu'en raison de la sécheresse exceptionnelle dans ce département, "il n'y aura pas suffisamment d'eau pour tous les usages" cet été, soulignant que les quantités disponibles "sont très faibles" et prévoyant "des décisions difficiles".

"Il n'y aura pas suffisamment d'eau pour tous les usages (...) Les quantités disponibles sont très faibles", a déclaré le préfet Rodrigue Furcy, à l'issue d'une réunion en présence notamment des présidentes du Conseil départemental et de la Chambre d'agriculture, ainsi que des maires.

Précisant qu'une réunion du comité sécheresse est prévue jeudi, il a annoncé qu'"il y aura des décisions difficiles à prendre", qu'il faudra "prolonger ou modifier" l'arrêté de restriction d'eau en vigueur jusqu'au 30 avril car "le mois d'avril est le plus sec depuis 1959" et "la situation est extrêmement tendue".

"Il y a une vingtaine de communes sur lesquelles il y a des tensions sur la ressource d'ici à la fin de l'été", a précisé le préfet, ajoutant que les services de l'Etat et l'Agence régionale de santé travaillent avec ces municipalités "pour mettre en place des solutions de secours".

"Le monde agricole se trouve en première ligne, les pertes annoncées sont énormes", a pour sa part ajouté le représentant de l'association des maires du département, Jean-Paul Billès, maire de Pézilla-la-Rivière.

"Les restrictions que l'on subit depuis l'été dernier font qu'on est en mode survie de nos cultures. On est en restriction d'eau de 70%. Je ne pense pas que l'on puisse aller plus loin. Nous faisons tout ce qu'il est possible pour sauver les récoltes cette année", a renchéri la présidente de la Chambre d'agriculture, Fabienne Bonet.

Lundi, Hermeline Malherbe, présidente socialiste de ce département frontalier de l'Espagne, a interpellé le chef de l'Etat Emmanuel Macron dans un courrier, pointant le risque de "catastrophe humaine", de "catastrophe écologique, demain économique".

Les Pyrénées-Orientales, où le premier grand incendie de l'année en France a parcouru environ 1.000 hectares le 17 avril, n'ont connu "aucune pluie majeure (...) depuis plus d'un an", a-t-elle rappelé, demandant "la mise en place d'un fonds de solidarité" pour venir en aide aux secteurs agricole et touristique.

Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a soutenu cette demande mardi, annonçant "un dispositif exceptionnel d'un million d'euros pour accompagner le monde agricole ainsi que les collectivités".

"Cette enveloppe pourra être mobilisée pour l'achat de camions citernes pour l'approvisionnement en eau potable, ou de citernes, tonnes à eau ou moyen d'abreuvement des troupeaux afin de permettre la montée des animaux à l'estive", a-t-elle précisé, en visite dans les communes touchées par l'incendie de la mi-avril.

Dans les Pyrénées-Orientales, département connu pour ses importantes productions de fruits et légumes, quatre villages, totalisant plus de 3.000 personnes, sont même privés d'eau potable et des bouteilles distribuées aux habitants. Le forage qui les alimente d'habitude étant au plus bas, un branchement a été fait sur un autre, mais l'eau n'en est pas buvable, selon les premières analyses.

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