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Urgence climatique: à quoi sert la COP 28, quel rôle peut-elle encore jouer ?

La COP28 débute ce jeudi, clôturant la semaine Urgence climatique que vous avez pu suivre sur tous les médias de RTL info. L'occasion de faire le point avec Simon François, notre journaliste spécialisé dans les matières environnementales. Il a répondu à des questions élémentaires sur la COP28 sur notre compte Instagram : 

La COP, c'est quoi ? Et ça sert à quoi ?

La COP, ça veut dire conférence des parties. En fait, des COP, il y en a plusieurs. Il y en a qui sont consacrées à la désertification, à la biodiversité. Mais en règle générale, quand on parle de la COP, c'est la Conférence des parties, donc des États, qui ont signé une sorte de méga traité, la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique.

Elle rassemble 198 parties, donc 197 États, plus l'Union européenne. Une COP, c'est l'organe suprême de cette convention, de ce méga traité des Nations unies. Cet organe suprême, en fait, va vérifier que l'ensemble des États qui ont pris des engagements respectent effectivement leurs engagements. C'est aussi lors de ces COP qu'on peut prendre toute une série de mesures pour lutter contre le réchauffement climatique.

Les COP précédentes ont elles permis des avancées majeures ?

Oui, on peut souligner deux grandes avancées majeures suite à deux grandes COP différentes. La première, c'est en 1997, la COP numéro trois, c'était au Japon. Ça devrait vous parler. C'est le fameux protocole de Kyoto. Il prévoyait pour la toute première fois qu’un ensemble de pays tente de réduire ces émissions de gaz à effet de serre avec des objectifs, des objectifs qui n'ont jamais finalement été vraiment atteints.

C'est aussi ce protocole de Kyoto qui instaure quelque chose d'assez important. C'est un mécanisme d'échange de quotas de CO2. Donc, en gros, un pays où une grande entreprise peut polluer un petit peu plus, à condition qu'elle achète des droits d'émissions à un autre État ou à une autre grande entreprise. Autre COP extrêmement importante, c'est la COP 21. C'était en 2015 à Paris.

Là aussi, ça devrait vous parler. C'est le fameux accord de Paris. Il prévoit que l'ensemble de la planète se met ensemble pour tenter de limiter le réchauffement climatique à maximum deux degrés d'ici la fin de ce siècle, et donc en 2102 degrés de plus maximum par rapport à l'ère préindustrielle, donc avant le XIXᵉ siècle. En gros, les pays se sont mis d'accord en plus pour vraiment tout faire pour ne pas atteindre deux degrés et si possible atteindre un degré et demi maximum pour y arriver. Pour atteindre ces objectifs, il faut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et devenir climatiquement neutre CO2 neutre d'ici 2050.

Pourquoi c'est si compliqué de trouver des accords alors ?

La manière de fonctionner d'une COP, c'est de trouver des accords au consensus. Donc en gros, vous devez mettre d'accord quasiment 200 pays, la Russie et les États-Unis par exemple. Donc ça, c'est extrêmement compliqué. D'autant que parfois, on va négocier très difficilement, très longuement, sur une virgule, sur un mot. Il y a deux ans, à Glasgow, par exemple, on discutait de la nécessaire sortie des combustibles fossiles et l'accord n'a pas abouti parce que les pays n'étaient pas d'accord sur la sortie du pétrole.

Que peut on espérer de la prochaine COP?

Dans les semaines à venir ? On va énormément parler énergie avec par exemple, l'objectif d'aboutir à un accord sur le doublement des capacités installées. On est une énergie renouvelable, donc clairement avoir deux fois plus d'éoliennes, deux fois plus de panneaux solaires un petit peu partout dans le monde. On va aussi tenter d'aboutir sur la fin du pétrole. C'est un peu un paradoxe parce que cette COP 28, elle se déroule aux Émirats arabes unis.

C'est le septième plus grand pays producteur de pétrole. Les pays du Sud attendent au tournant les pays du Nord parce qu'ils se sont engagés à donner 100 milliards de dollars chaque année pour financer leur lutte contre le réchauffement climatique. Donc l'adaptation des pays les plus pauvres face à ce changement climatique. Et puis un dernier grand sujet de discussion qui va avoir lieu à Dubaï dans les semaines à venir, c'est la finance fait.

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Commentaires

2 commentaires

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  • à rien, juste à dépenser de l'argent inutilement avec tous ces gros bonnets venus de tous les pays...

    Ray G
     Répondre
  • A rien et à cette vitesse là, ils seront peut-être d'accord sur quelque chose en 2100. De toute façon, ils n'ont aucun pouvoir sur les multinationales, donc c'est perdu d'avance.

    Roland Laboureur
     Répondre