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Marathon de campagne dans l'Iowa, à un jour du premier vote des primaires

Le verdict approche dans le petit Etat américain de l'Iowa qui sera le premier lundi à voter dans les primaires démocrates. De Bernie Sanders à Joe Biden, les nombreux candidats sillonnent l'Etat dimanche pour convaincre de leur capacité à vaincre Donald Trump dans les urnes en novembre.

L'ombre du président républicain flotte inévitablement sur la campagne des démocrates, car en parallèle se profile son acquittement à Washington, au Sénat, lors du vote final de son procès en destitution mercredi.

Sur les onze candidats en course pour l'investiture, quatre ont occupé ces derniers mois le haut des sondages dans l'Iowa: le sénateur socialiste Bernie Sanders, suivi respectivement de l'ancien vice-président Joe Biden, du jeune ex-maire Pete Buttigieg et de la sénatrice progressiste Elizabeth Warren. Récemment, la sénatrice modérée Amy Klobuchar a grimpé dans les intentions de vote.

"Tout commence demain soir dans l'Iowa", a lancé Bernie Sanders, 78 ans, dimanche à 250 partisans dans un local plein à craquer à Iowa City. Il avait perdu d'un cheveu il y a quatre ans ici face à Hillary Clinton, et espère cette fois que l'Etat lui servira de tremplin pour la suite.

Il s'appuie sur les jeunes et vante à chaque étape la jeunesse actuelle comme la "génération de jeunes la plus progressiste de l'histoire de ce pays".

"Sortez et frappez aux portes", a exhorté le sénateur. Comme un rappel que "Bernie" n'est pas le candidat des riches, des problèmes de micro ont ajouté une touche "low-cost" à cette étape, l'une des quatre de son marathon dominical.

- Battre Trump -

Que les candidats soient âgés, comme Bernie Sanders et Joe Biden (77 ans) ou nouveaux venus, comme Pete Buttigieg, 38 ans, leur message à la base démocrate est qu'ils sont chacun le plus capable de priver Donald Trump d'un second mandat -- la priorité des électeurs de gauche.

"Le plus important est de battre Donald Trump!" martèle Elizabeth Warren, sénatrice progressiste de 70 ans.

A ceux qui seraient arrêtés par sa jeunesse, Pete Buttigieg rappelle Kennedy, Clinton et Obama: "Depuis un demi-siècle, chaque fois que mon parti a gagné la Maison Blanche, c'était avec un candidat qui était nouveau en politique", a-t-il dit sur CNN dimanche.

A l'inverse, Joe Biden propose la stabilité et l'expérience pour tourner la page Trump: "On a besoin d'un président qui sera prêt dès le premier jour", dit-il.

Quant à Bernie Sanders, ses partisans réfutent l'idée que son radicalisme soit un obstacle à la victoire en novembre. "Il a la théorie du changement la plus réaliste", argue Rachel Mace, une étudiante venue faire campagne du Michigan. "Il a compris qu'il fallait mobiliser les gens pour créer le changement".

- La tension monte -

La fin de campagne dans ce petit Etat se joue sur le terrain, presque électeur par électeur. Des milliers de bénévoles frappent aux portes, téléphonent et plantent des pancartes dans la neige.

"C'est le Super Bowl des campagnes", plaisante Amy Klobuchar, 59 ans, en parlant de la très regardée finale du championnat de football américain qui se tient dimanche à Miami.

Dans l'Iowa, l'essentiel est de faire mieux qu'attendu, car si le nombre de délégués rapportés ici est négligeable, l'élan médiatique et politique créé par une surprise peut rapporter gros, dès la primaire du New Hampshire huit jours plus tard.

Le vote lundi soir ne se fera pas par bulletin mais lors d'assemblées d'électeurs, dans environ 1.700 salles, où ils se regrouperont par candidat.

Pendant des mois, les rivaux démocrates ont fait voeu de ne pas s'attaquer, désireux de montrer un front uni contre Donald Trump.

Mais l'entrée dans la course fin novembre du milliardaire Michael Bloomberg a agacé. Malgré ses appels à l'union, Elizabeth Warren a décoché une flèche vers l'ancien maire de New York, qui a dépensé des dizaines de millions de dollars en publicités, ne fait presque pas campagne et ne participe pas aux quatre premières primaires, dont l'Iowa.

Le parti démocrate devrait en outre probablement l'autoriser à participer au prochain débat télévisé.

"Nous vivons aujourd'hui dans une Amérique où un milliardaire peut juste décider de faire l'impasse sur les quatre premiers Etats" mais peut "s'acheter une place sur le plateau du débat", a-t-elle déploré.

L'auditoire de Bernie Sanders a également hué Michael Bloomberg samedi soir.

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