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Marine Le Pen avec ses alliés européens à Madrid pour éteindre le feu français

Marine Le Pen, candidate d'extrême droite à la présidentielle, revoit samedi à Madrid ses alliés européens pour asseoir sa crédibilité pendant que le feu de la saga familiale couve à Paris avec sa nièce Marion Maréchal, tentée de rejoindre Éric Zemmour.

"Aujourd'hui nous travaillons avec nos alliés européens à Madrid pour construire cette Europe des nations, cette alternative politique, et cela nous éloigne quelques heures de la campagne présidentielle", a souligné samedi sur BFMTV l'eurodéputé Nicolas Bay, qui accompagne la candidate alors qu'il est cité parmi ceux tentés de rejoindre Eric Zemmour.

La candidate a pris soin d'emmener avec elle ce responsable RN, qui est premier vice-président du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, où siège le Rassemblement national. M. Bay "a toute sa place", avait-elle souligné mercredi.

Mais l'eurodéputé a refusé de dire samedi s'il serait à ses côtés jusqu'au premier tour. "Je suis aujourd'hui à Madrid aux côtés de notre candidate et de nos alliés européens pour travailler à un projet qui dépasse largement ces petites péripéties politiciennes", a-t-il dit.

Marine Le Pen avait jugé vendredi "violent" que sa nièce songe à rejoindre son rival, en insistant sur "l'aspect personnel" de leur relation et en assurant être "mieux placée" pour gagner en avril que l'ancien éditorialiste.

La candidate du RN (autour de 17%) est donnée dans les sondages à la deuxième place au premier tour, au coude-à-coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, devant Eric Zemmour (13%).

- Tête-à-tête avec Orban -

Alors que des rumeurs évoquaient un ralliement de Marion Maréchal début février, cette dernière a d'abord démenti, avant de se confier au Parisien et au Figaro pour dire qu'elle veut "refaire de la politique" et qu'elle "penche" pour Eric Zemmour, sans le rallier à ce stade.

Marine Le Pen a voulu "faire sortir du bois" sa nièce, voire savonner la planche de son ralliement officiel, estime une source proche de la campagne d'Eric Zemmour.

Au risque de raviver les plaies familiales, ce que Marion Maréchal veut à tout prix éviter.

Loin de ces remous, Marine Le Pen rencontre à Madrid ses alliés d'extrême droite et souverainistes, parmi lesquels figurent les Premiers ministres hongrois Viktor Orban et polonais Mateusz Morawiecki, près de deux mois après une rencontre similaire à Varsovie. Elle a pris un petit déjeuner en tête-à-tête avec M. Orban samedi.

De quoi conforter sa stature internationale et sa crédibilité sur sa capacité à accéder au pouvoir, alors qu'elle a obtenu pour sa campagne présidentielle un prêt de 10,6 millions d'euros d'une banque européenne.

Elle se démarque d'Eric Zemmour qui a, lui, connu des déplacements internationaux chahutés à Londres et Genève, après avoir devancé sa concurrente à l'automne chez Viktor Orban à Budapest.

Marine Le Pen n'exclut pas non plus à Madrid de "discuter" avec ses alliés polonais de l'avenir des deux anciens eurodéputés partis chez Eric Zemmour, Jérôme Rivière et Gilbert Collard. Les deux élus ont été exclus du groupe ID, mais pourraient être tentés de rejoindre un autre groupe.

- Ukraine -

Marine Le Pen a salué vendredi à son arrivée ses "amis" du parti espagnol Vox, hôte de la réunion à Madrid, qui avait noué un partenariat avec l'école de sciences politiques de Marion Maréchal.

Sur le plan européen, il s'agit pour Marine Le Pen, qui a renoncé à sortir de l'euro, de démontrer que les souverainistes peuvent "changer l'Europe de l'intérieur", même si rien n'est attendu de ce sommet, auquel n'assiste pas le leader de la Ligue italienne Matteo Salvini.

Les responsables présents à Varsovie avaient discuté de la possibilité de votes communs au Parlement européen mais sans parvenir à conclure une alliance formelle.

Marine Le Pen soutient la Pologne et la Hongrie dans leur bras de fer avec la commission européenne. Mais des divergences demeurent, comme sur la crise ukrainienne.

A terme, ces formations voudraient constituer un groupe commun au Parlement européen, où elles sont divisées entre le groupe ID (RN français, Ligue italienne, AfD allemande) et le groupe CRE des Conservateurs et réformistes européens (Droit et Justice polonais, Vox espagnol, Fratelli d'Italia). Le Fidesz de Viktor Orban, qui a divorcé du groupe du Parti populaire européen, est lui à la recherche d'autres partenaires.

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