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Le groupe Casino a donné lundi son feu vert pour "poursuivre les négociations" avec les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, désormais adossés au fonds britannique Attestor et seuls en lice pour la reprise du distributeur en difficulté après l'annonce du retrait dimanche soir du trio Niel-Pigasse-Zouari, selon un communiqué.
Avant de prendre le contrôle du groupe aux 200.000 salariés, le duo de milliardaires et Attestor doivent encore convaincre les créanciers composés de grandes banques françaises et européennes, fonds d'investissements ou acteurs institutionnels, à qui une présentation de "l'offre révisée reçue le 15 juillet" par Casino a été faite lundi.
Le conseil d’administration de Casino, "sur recommandation unanime de son comité ad hoc regroupant la quasi-totalité des administrateurs indépendants, a décidé de poursuivre les négociations avec EP Global Commerce a.s. (un des véhicules d'investissement de Daniel Kretinsky), Fimalac (holding de Marc Ladreit de Lacharrière) et Attestor", selon le communiqué de Casino publié lundi soir.
Le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari avait jeté l'éponge dimanche, s'estimant trahi par un processus "biaisé" et accusant Casino d'avoir "visiblement déjà choisi son repreneur". 3F, la holding par laquelle le trio comptait reprendre le distributeur en difficulté, accuse aussi le fonds d'investissement Attestor d'avoir contribué à l'offre concurrente "tout en continuant à participer" à ses propres réunions.
L'offre de MM. Kretinsky et Ladreit de Lacharrière avait été "un peu modifiée" par rapport à l'offre initiale afin de s'assurer du soutien de davantage de créanciers de Casino, avait indiqué dimanche le milliardaire tchèque au journal Les Echos.
Le plan prévoit désormais l'injection de 1,2 milliard d'euros d'argent frais dont plus de 900 millions d'euros émanant du duo, contre 1,35 milliard dans la proposition initiale.
Le milliardaire tchèque a aussi fermé la porte au patron historique de Casino, Jean-Charles Naouri, actuel propriétaire du groupe mais qui ne le sera plus au terme de l'opération, quel qu'en soit le dénouement.
Francophile, Kretinsky, 48 ans et dont la fortune s'élève à 9,7 milliards de dollars (environ 8,6 milliards d'euros) selon Forbes, a commencé à investir en France en 2018. Il détient des participations dans des médias (Libération, Marianne...), la distribution (Fnac Darty), l'édition (Editis, accord conclu en juin) et l'industrie (essentiellement dans l'énergie).