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Le Centre Pompidou va fermer pour travaux de fin 2025 à 2030

Confronté à l'usure de son bâtiment inauguré il y a près d'un demi-siècle, le Centre Pompidou va fermer pour travaux durant cinq ans, une rénovation complète à plus de 260 millions d'euros pour tenir son rang face à d'autres établissements parisiens plus récents.

L'annonce a été faite mercredi par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, lors d'une conférence de presse. Comptant parmi les plus importants musées d'art moderne et contemporain au monde, celui qui se fait également appeler Beaubourg restera ainsi inaccessible de fin 2025 à 2030.

"Ce n'est pas un jour anodin, une étape comme celle-ci dans notre histoire", a souligné Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou, qui a accueilli 300 millions de visiteurs depuis 1977 et n'a connu de rénovation de cette ampleur.

Annoncés en 2021 par la ministre de la Culture d'alors, Roselyne Bachelot, ces travaux de modernisation et de désamiantage, qui coûteront 262 millions d'euros, devaient initialement s'étendre de 2023 à 2027.

Le musée rénové veut pourvoir tenir tête à la Bourse du Commerce et son bâtiment flambant neuf ou à la Fondation Louis Vuitton et son impressionnant écrin moderne.

Le déménagement et la fermeture progressive du Centre Pompidou, dont les équipes comptent environ 2.000 personnes, débuteront à l'automne 2024. Le redéploiement des agents dans d'autres musées et institutions est "à l'étude", selon M. Le Bon.

Les travaux de rénovation et de désamiantage de la totalité des façades, la mise en sécurité incendie, l'optimisation énergétique du bâtiment, ainsi que les aménagements nécessaires à une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, devraient commencer début 2026.

- Jeunesse -

Ces travaux étaient devenus indispensables en raison de la corrosion et de l'usure affectant l'immense bâtiment, qui abrite des collections très importantes d'art moderne et contemporain, de vastes espaces d'expositions et une très grande bibliothèque. Ils permettront de "pérenniser sa survie", a insisté la ministre.

Sur les 140.000 oeuvres d'art appartenant aujourd'hui au musée (10.000 en 1977 à sa création), environ 3.000 sont exposées. Le Centre Pompidou est "le premier musée prêteur au monde", avec 8.000 à 10.000 oeuvres prêtées chaque année, d'après M. Le Bon.

Pendant la fermeture, certaines oeuvres rejoindront d'autres musées parisiens avec lesquels le Centre Pompidou a des partenariats, dont le Louvre. Des oeuvres prendront place au Grand Palais, lui-même en travaux, et qui devrait avoir rouvert au moment de la fermeture de Beaubourg. Plus de 100 projets d'exposition sont prévus en région durant les travaux.

La grande bibliothèque, avec la quasi-totalité de sa collection, sera hébergée dans un bâtiment situé près de Bercy, dans le 12e arrondissement de la capitale.

A la réouverture, les espaces du musée garderont le même positionnement mais l'accrochage sera repensé dans une "perspective pluridisciplinaire". De nouveaux espaces pour la jeunesse sont prévus, ainsi que l'agrandissement de sa bibliothèque et l'utilisation des 21.000 m² de parking, réaménagés.

Le coût du projet culturel qui accompagne la rénovation technique du Centre Pompidou est estimé à "180 millions d'euros supplémentaires, dont 19 millions déjà financés", a précisé Laurent Le Bon.

Il a indiqué être "à la recherche d'un partenaire, mécène ou pays", auquel s'ajouteront les ressources propres provenant de "la circulation des oeuvres et du lancement d'un appel de fonds".

La fermeture totale de Beaubourg survient après une importante baisse de fréquentation due aux années de crise sanitaire liée au Covid-19.

Dans ce contexte, le Centre Pompidou-Metz renforcera son soutien en consacrant plusieurs espaces à la collection. Un nouveau pôle francilien de conservation et de création à Massy (Essonne) doit aussi ouvrir en 2026.

Parallèlement, le Centre Pompidou a multiplié les accords qui ont renforcé son aura internationale. Il en a notamment signé un en mars avec l'Arabie saoudite pour la création d'un futur musée d'art contemporain consacré aux artistes du monde arabe à Al-Ula.

Le musée français échange aussi avec la fondation d'entreprise coréenne Hanwha autour d'une programmation d'expositions à Séoul, au sein d'un bâtiment de 11.500 m², dont la rénovation a été confiée à Jean-Michel Wilmotte.

Un accompagnement en ingénierie culturelle est également en cours pour la création d'un musée d'art moderne dans l'état brésilien du Parana.

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