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Le cyclone Freddy affaibli frappe la côte malgache, premier mort

Le cyclone tropical Freddy, porté mardi par des vents extrêmes avant de s'affaiblir, a frappé dans la soirée la côte est de Madagascar, faisant son premier mort et suscitant la crainte d'importants dégâts pendant la nuit.

"Toutes les portes et fenêtres se sont mises à trembler", raconte Tahina, qui habite à Mananjary près du bord de mer. Avec ses parents et ses trois enfants, elle a préféré quitter sa maison pour s'abriter dans le bureau en dur de son mari.

"A coté de nous, au moins cinq maisons ont perdu leur toit. Certains sont en feuillage, là, ce n'est pas seulement les toits qui sont partis mais leurs murs!", ajoute-t-elle.

Le phénomène météorologique était passé auparavant au large de la Réunion et de Maurice mais ils a été moins dévastateur que redouté, l'œil du cyclone étant passé au large de ces îles de l'océan Indien.

A Madagascar, il a touché terre vers 19h20 locales (16h20 GMT) à quelque 500 km de la capitale. "Freddy a atterri à environ 30 km au nord" de la ville de Mananjary. "Il s'est encore affaibli. Le vent moyen est estimé à 130 km/h avec des rafales de 180 km/h", précise le communiqué du gouvernement.

Un jeune homme de 27 ans est mort noyé près du port de Mahanoro, à 200 km au nord de Manajary, selon cette source.

Des "pluies torrentielles" et une mer démontée avec des vagues de plus de huit mètres sont attendus, donc "un risque important d'inondations côtières" au cours de la nuit.

Plus de 2,3 millions d'habitants sur les 28 millions de ce pays parmi les plus pauvres du monde risquent d'être affectés, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

A Mananjary, rues et plages étaient désertes dans la journée, seuls quelques zébus erraient encore, selon des habitants joints au téléphone par l'AFP.

La ville de 25.000 habitants a déjà été largement détruite l'an dernier par le cyclone Batsirai, qui a tué plus de 135 personnes.

- Ecoles fermées -

Toute la matinée, des travailleurs humanitaires ont fait des rondes: "Ne surtout pas sortir à la première accalmie. Attendre les annonces et sirènes (...) qui donneront l'autorisation de sortir des abris".

Sous la pluie, des mères de famille tirant leur petits, marmites et nattes sous le bras, ont rejoint les écoles et églises réquisitionnées.

Quelque 35 sites ont été ouverts et "des gens qui ont de grandes maisons" solides accueillent leurs voisins, selon la Croix-Rouge.

Des hommes ont défait pièce par pièce leur maison: "Nous mettons le matériel en lieu sûr et reconstruirons après le cyclone", raconte l'un d'eux. Ailleurs, des sacs de sable ont été posés sur les habitations pour lester les toits.

"La nuit tombe, les bourrasques sont de plus en plus fortes mais on voit des gens qui font encore des allers et venues", raconte Jeanne Simonnin, déployée par Médecins du Monde avec une équipe d'urgentistes. "Une dame vient de passer en courant pour aller chercher une casserole chez la voisine. Pourtant, le vent est énorme. Il y a des tôles qui volent, ça commence à devenir dangereux".

Les écoles ont été fermées, de manière préventive, dans quatre provinces sur six.

De nombreuses tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien entre novembre et avril.

Freddy est passé dans la nuit de lundi à mardi au large de la Réunion, qui a "échappé aux conditions les plus dégradées", selon les météorologues. "Aucun décès ou blessé n'est à déplorer", selon la préfecture. Les intempéries ont privé d'électricité 9.000 foyers, entraînant aussi des coupures d'eau.

Le cyclone avait auparavant balayé Maurice lundi, restant là aussi loin des côtes.

Madagascar a déjà été frappée par une puissante tempête tropicale en janvier. Des pluies diluviennes avaient entraîné des inondations et tué au moins 33 personnes.

Après avoir traversé Madagascar, Freddy devrait s'abattre sur le Mozambique vendredi au stade de tempête tropicale, avec de fortes pluies, selon les prévisions.

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