Partager:
La Russie a annoncé mercredi avoir abattu deux drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou, un type d'attaque qui s'est multiplié ces dernières semaines, tout en promettant une "réponse adéquate" au soutien des Occidentaux à Kiev.
Un village russe proche de la frontière avec l'Ukraine a pour sa part été touché par des bombardements qui ont fait un mort et quatre blessés au sein de la population, à un moment où le territoire russe est de plus en plus la cible de frappes et d'autres attaques.
Le ministère russe de la Défense a déclaré tôt dans la matinée qu'une "tentative d'attaque au moyen de véhicules aériens sans pilote" avait été déjouée au-dessus de la région de la capitale, déjà attaquée plusieurs fois au cours de la semaine passée.
"La défense antiaérienne a détruit deux drones", a ajouté le ministère sur Telegram, précisant qu'il n'y avait eu ni victimes, ni dégâts.
Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a précisé qu'un des engins avait été abattu dans le secteur de Domodedovo, où se trouve un grand aéroport international, et l'autre près d'une importante autoroute menant vers l'ouest.
Les deux drones, a-t-il fait savoir, se dirigeaient vers Moscou, où de précédentes attaques ont notamment endommagé à deux reprises un bâtiment de bureaux dans le principal quartier d'affaires de la ville.
Des frappes de drones déclenchées par l'Ukraine ont aussi régulièrement lieu dans d'autres régions russes et en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Des drones navals ont aussi ciblé des navires russes à plusieurs reprises ces dernières semaines, y compris samedi un pétrolier.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité fin juillet que "la guerre arrive sur le territoire de la Russie".
- Explosion dans un entrepôt -
Dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, le village de Gorkovski a quant à lui été atteint par des obus, a dit le gouverneur régional Viatcheslav Gladfkov.
Selon lui, "cinq obus ont explosé dans le centre du village, près de l'école", tuant un homme et blessant quatre autres habitants de ce village situé à seulement deux kilomètres de la frontière.
Si elles ont longtemps été limitées, les attaques ukrainiennes dans des zones frontalières sont aussi de plus en plus fréquentes depuis quelques mois.
Une explosion dans une usine de Serguiev Possad, près de Moscou, a quant à elle fait un mort et une cinquantaine de blessés, dont cinq graves, sans que l'accident semble lié au conflit en Ukraine, selon les autorités régionales.
"Une blessée est morte de ses blessures", a dit sur son compte Telegram l'administration de cette ville qui abrite un important monastère orthodoxe.
Plus tôt, le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, avait annoncé que "56 personnes avaient reçu une aide médicale et 30 d'entre elles étaient actuellement hospitalisées".
L'explosion s'est produite dans un entrepôt de matériel pyrotechnique loué par une société privée sur le territoire d'une usine.
- "Menaces" -
Sur le front, les bombardements tant russes qu'ukrainiens continuent.
Côté ukrainien, un homme de 18 ans a été tué dans une frappe russe sur la région de Nikopol et une personne a été blessée dans celle de Kherson, toutes deux dans le sud, a annoncé l'administration locale.
Dans les territoires sous le contrôle de Moscou, les autorités installées par les Russes ont fait état de la mort de trois personnes et de 11 blessés dans des bombardements ukrainiens sur Donetsk, une place-forte des combattants prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Dans le cadre de sa contre-offensive, qui n'a jusqu'à présent permis de reprendre qu'une poignée de villages, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi rencontrer des "succès partiels" dans certains secteurs, cependant que les troupes russes sont toujours à l'assaut près de Koupiansk, dans le nord-est.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a quant à lui, dans un discours devant des cadres de l'armée, évoqué la "multiplication" des "menaces sur la sécurité militaire" aux frontières russes, mentionnant la "guerre indirecte" des Occidentaux contre la Russie via l'Ukraine.
"Ces menaces (...) exigent une réponse rapide et adéquate. Nous discuterons des mesures nécessaires pour les neutraliser et prendrons les décisions appropriées", a-t-il assuré.