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Les jésuites excluent un prêtre slovène accusé d'agressions sexuelles

L'ordre des jésuites, auquel appartient le pape François, a annoncé jeudi avoir exclu un influent prêtre et artiste slovène accusé d'avoir exercé des violences sexuelles et psychologiques sur des femmes pendant une trentaine d'années.

Marko Rupnik, 68 ans, théologien et mosaïste de renommée mondiale, est accusé d'"abus spirituels, psychologiques et sexuels" sur des femmes adultes, dont des religieuses, entre le milieu des années 1980 et 2018, un dossier qui a éclaboussé l'Eglise catholique.

Le prêtre dispose de 30 jours pour faire appel.

En février, l'ordre des jésuites à Rome avait interdit toute activité artistique publique à Marko Rupnik après ces accusations, qui couvrent la période lors de laquelle il avait des responsabilités au sein d'une communauté en Slovénie puis d'un centre artistique à Rome.

Mi-décembre, sous la pression des révélations dans la presse italienne, l'Ordre avait annoncé l'ouverture d'une enquête sur Rupnik, dont les mosaïques sont visibles à Lourdes, Fatima ou Washington. Le religieux - qui n'a jamais commenté ces accusations - n'a pas répondu aux sollicitations de cette commission.

Une religieuse a notamment accusé le prêtre d'avoir exercé une "emprise psychologique" sur elle pour l'obliger à avoir des relations sexuelles avec lui et estime qu'il a été "protégé" par sa hiérarchie sur fond d'"omerta".

En décembre, l'Ordre des jésuites avait révélé que Rupnik avait été brièvement excommunié - exclu de la communauté chrétienne - en 2020 par le Vatican pour avoir donné l'absolution à une femme après avoir eu une relation sexuelle avec elle.

Cette sanction, la plus lourde possible, avait cependant aussitôt été levée, une décision qui avait fait naitre des interrogations quant au potentiel rôle du pape François dans ce dossier.

Fondée en 1540, la Compagnie de Jésus est l'un des principaux ordres religieux dans l'Eglise catholique.

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