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Ukraine: Zelensky près de Bakhmout, promet une victoire militaire

Le président Volodymyr Zelensky s'est rendu mercredi près de Bakhmout, épicentre du front et symbole de la résistance ukrainienne dans l'est du pays, où il a promis une victoire militaire sur la Russie "terroriste", au lendemain d'un appel à la paix lancé sans convaincre depuis Moscou par le chef de l'Etat chinois Xi Jinping.

Les déclarations du président ukrainien, venu conforter ses troupes au plus près des combats près de Bakhmout, puis à Kharkiv, grande ville du nord-est, faisaient suite à de nouvelles frappes meurtrières de l'armée russe. Celles-ci ont coûté la vie à au moins huit civils dans la région de Kiev, et ont touché de plein fouet un immeuble d'habitations de Zaporijjia (centre-est), y faisant au moins un mort et des dizaines de blessés.

"Nous répondrons de façon certaine (...) à toutes les attaques contre nos villes", a déclaré M. Zelensky dans un message vidéo.

"Ici, dans le Donbass, dans la région de Kharkiv, partout où le Mal russe est venu, il apparaît évident que cet Etat terroriste ne peut être stoppé autrement que par notre victoire", a-t-il ajouté.

- "La Russie perdra cette guerre" -

"La Russie perdra cette guerre", a encore déclaré le président ukrainien.

Auparavant, Volodymyr Zelensky avait publié sur Telegram une vidéo de son déplacement près de Bakhmout, ville menacée d'encerclement par les forces russes. On l'y voit en pull noir dans un hangar en béton, avec des militaires lourdement armés auxquels il remet des médailles.

Son déplacement - le deuxième sur cette partie de front où il s'était déjà rendu en décembre - est intervenu quelques heures à peine après le départ de Moscou du président chinois Xi Jinping, à l'issue d'un sommet la veille avec Vladimir Poutine.

Affichant face aux Occidentaux une alliance dont il n'a guère défini les limites avec son homologue russe, le président chinois a remis sur la table un plan de règlement du conflit, que la partie russe a affirmé accepter d'envisager mais que les Occidentaux - Etats-Unis en tête - ont soupçonné de ne pouvoir que conforter les acquis territoriaux russes.

Les Etats-Unis, qui avaient mis en garde Pékin contre toute livraison d'armes de guerre à Moscou, ont estimé mercredi que la Chine n'avait pas à ce stade "franchi la ligne" de ces livraisons.

"Je pense que le soutien diplomatique, politique, et dans une certaine mesure, matériel (de la Chine) à la Russie va bien sûr contre notre intérêt de voir cette guerre s'achever", a cependant souligné le secrétaire d'Etat Antony Blinken au Congrès.

- "Nous n'en pouvons plus" -

Dans l'immédiat, à Tchassiv Iar, une petite localité à l'ouest de Bakhmout, soumise à des bombardements russes constants, des journalistes de l'AFP ont vu des colonnes de chars et de blindés ukrainiens, notamment de fabrication britannique et française, circulant en trombe en direction de Bakhmout ou en revenant, des soldats en armes juchés sur le blindage.

Dans le centre de Tchassiv Iar, un immense cratère a éventré la cour d'un immeuble d'habitation. Plus loin, c'est une école qui a été détruite.

Des habitants montent dans un minibus pour fuir. "Nous n'en pouvons plus. Nos nerfs lâchent", dit un homme, qui quitte la ville avec ses parents.

Plus tôt mercredi, la Russie a lancé 21 drones de combat de fabrication iranienne Shahed-136/131 contre l'Ukraine, une opération qui a commencé peu avant minuit, a déclaré l'armée de l'air ukrainienne, assurant en avoir abattu 16.

Outre l'envoi de ces "drones meurtriers iraniens", les Russes, selon cette source, ont tiré des missiles, il y a eu de "nombreux bombardements".

Huit personnes ont péri et sept autres ont été blessées à Rjychtchiv, à environ 80 kilomètres au sud de Kiev, lors d'un raid de drones ayant touché un lycée professionnel dans la nuit de mardi à mercredi, selon une publication sur Facebook des services d'urgence ukrainiens.

Dans une autre frappe, au moins une personne a été tuée et 34 autres blessées, dont trois enfants, selon les secours, lorsque "deux missiles russes" se sont abattus sur un immeuble d'habitation à Zaporijjia, dans le centre-est, selon un dernier bilan du ministère ukrainien de l'Intérieur.

La sûreté nucléaire de la centrale de Zaporijjia, occupée par l'armée russe, se trouve par ailleurs dans un "état précaire", a mis en garde mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.

La centrale dépend depuis trois semaines du courant fourni par une seule ligne externe et sa "dernière ligne électrique de secours", endommagée, reste "déconnectée et en réparation", selon le communiqué de l'AIEA. Or, elle lui permet en dernier recours d'assurer la sûreté et la sécurité nucléaires, en refroidissant notamment ses réacteurs.

- Drones contre Sébastopol -

La Russie a de son côté assuré avoir "repoussé" mercredi une attaque de drones marins sur Sébastopol, le port d'attache de la Flotte russe de la mer Noire, dans le sud de la Crimée.

Depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine, la Crimée, annexée par Moscou en 2014, a plusieurs fois été la cible de drones de combat, sans que Kiev ne revendique les attaques.

Dans son message vidéo mercredi soir, Volodymyr Zelensky a promis aux Tatars de Crimée, une communauté musulmane locale, que le ramadan qui commence jeudi serait le dernier qu'ils vivraient "sous la menace de la répression russe".

Enfin à la Haye, l'organe législatif de la Cour pénale internationale a dénoncé mercredi des "menaces" émanant de la Russie à l'encontre des membres de la CPI après qu'elle a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation" d'enfants ukrainiens.

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