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Ukraine : des missiles russes sur Kiev, Zelensky en appelle aux Occidentaux

L'Ukraine a annoncé avoir abattu jeudi à l'aube 31 missiles russes tirés sur Kiev, la première attaque d'ampleur contre la capitale depuis février, survenue après que Moscou a juré de se venger de bombardements meurtriers en territoire russe.

Après cette attaque qui a fait 17 blessés, le président Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à avoir la "volonté politique" d'aider son pays, réclamant spécifiquement des systèmes antiaériens tels que les Patriot américains.

Il est "crucial" que l'Union européenne fournisse davantage de munitions, a-t-il encore dit.

"Tous les missiles ont été abattus dans la région de Kiev", a affirmé l'armée de l'air ukrainienne, précisant que les projectiles étaient deux missiles balistiques Iskander et Kinjal et 29 missiles de croisière tirés par des bombardiers stratégiques.

Selon la présidence ukrainienne, 13 civils ont été blessés dans plusieurs quartiers de la capitale et quatre autres dans la région de Kiev, les débris des missiles faisant, en retombant, des dégâts et des victimes dans chaque bombardement.

Une source au sein du service du renseignement militaire ukrainien, connu pour ses opérations audacieuses, a estimé que "la majorité absolue" de ces missiles avaient visé les sites de cette structure à Kiev, selon un média ukrainien.

L'armée russe a de son côté assuré avoir visé des "centres de décision, bases logistiques et points de déploiement provisoire" des forces ukrainiennes et avoir "touché toutes ses cibles".

Plus près de la ligne de front, une personne a été tuée et six autres blessées par un missile balistique russe qui a atteint une entreprise industrielle à Mykolaïv (sud de l'Ukraine) dans la journée, ont déploré les autorités régionales.

Le gouverneur de la région voisine de Kherson a fait état d'une femme âgée tuée jeudi dans un bombardement. Dans la région de Donetsk (est), une frappe russe a provoqué la mort d'un homme tandis que deux femmes ont été blessées dans la ville de Novogrodivka, selon l'administration régionale.

A Kiev, les journalistes de l'AFP ont entendu de fortes explosions à partir de 05H00 (03H00 GMT).

"Cette terreur se poursuit jour et nuit. Il est possible d'y mettre fin grâce à l'unité mondiale (...) ? Cela est tout à fait possible si nos partenaires font preuve d'une volonté politique suffisante", a assuré M. Zelensky, soulignant que son pays "a besoin du soutien" occidental.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a quant à lui exhorté le Congrès américain à "sauver des vies" en octroyant les 60 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, bloqués depuis des mois en raison de luttes politiques entre démocrates et républicains.

- Bombardements croisés -

Les dirigeants européens se réunissent jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles pour discuter de la manière de mieux armer l'Ukraine et de renforcer la défense de leurs pays.

Les Vingt-Sept doivent étudier un plan prévoyant d'utiliser les revenus générés par des centaines de milliards d'euros d'avoirs russes gelés dans l'UE, une initiative qualifiée de "vol" par Moscou qui a menacé de poursuites judiciaires "sur des décennies".

Vladimir Poutine "a construit sa manoeuvre avec l'idée que les Occidentaux n'iront jamais en Ukraine mais se contenteront de fournir des armes. Il faut lui montrer qu'il ne pourra pas utiliser cette logique pour aller au bout, parce que cette idée n'est pas juste", a, dans ce contexte, lancé jeudi le chef d'état-major des Armées françaises, le général Thierry Burkhard.

Dans l'est de l'Ukraine, les forces russes affirment continuer leur lente poussée, revendiquant jeudi la prise du village de Tonenké, à l'ouest de la ville d'Avdiïvka, conquise en février.

Tout au long de la semaine dernière, celle de l'élection présidentielle en Russie, les bombardements et les incursions terrestres de combattants armés en provenance d'Ukraine s'étaient multipliés dans les régions russes frontalières.

Les responsables russes, M. Poutine en tête, avaient promis de répliquer à ces attaques, elles-mêmes menées en représailles aux bombardements russes sur les villes ukrainiennes.

Le gouverneur de la région russe de Belgorod, particulièrement visée, a dit que de nouvelles attaques aériennes avaient fait cinq blessés.

Le ministère russe de la Défense avait au préalable affirmé avoir abattu 10 roquettes ukrainiennes RM-70 Vampir.

La veille, trois personnes avaient été tuées et quatre blessées dans une série de bombardements ukrainiens "massifs" sur un district frontalier de la région de Belgorod, selon les autorités.

Face à ces bombardements, les autorités régionales russes ont fermé cette semaine à titre provisoire les établissements scolaires des zones frontalières. Des points de contrôle doivent également être installés à l'entrée de plusieurs villages proches de l'Ukraine, théâtres de récentes incursions armées.

De l'autre côté de la frontière, à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, cinq personnes ont été tuées et dix blessées mercredi dans une frappe russe en pleine journée, selon un bilan actualisé du parquet régional.

Et la semaine dernière, au moins 20 personnes ont été tuées et 70 blessées à Odessa, dans l'une des attaques russes les plus meurtrières sur ce grand port du sud de l'Ukraine.

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