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"Inadmissible": stupéfaction à L'Haÿ-les-Roses après l'attaque à la voiture-bélier du domicile du maire

"Inadmissible": dans le quartier pavillonnaire des Blondeaux à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), une commune de 30.000 habitants à la réputation tranquille, habitants et passants sont scandalisés par l'attaque qui a visé le domicile du maire dans la nuit de samedi à dimanche.

"Une ligne rouge a été franchie", déplore Dorin, un Roumain de 38 ans qui vit à 200 m des lieux avec sa famille. Il n'a pas souhaité donner son patronyme par peur des "représailles".

Une voiture-bélier destinée à s'enflammer a enfoncé le portail du domicile du maire LR Vincent Jeanbrun, où se trouvaient ses enfants et son épouse, blessée sérieusement en tentant de s'enfuir.

L'agression a suscité la condamnation unanime du gouvernement et de la classe politique.

Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat, a annoncé le procureur de Créteil Stéphane Hardouin, qui l'a confiée au service départemental de police judiciaire.

Dimanche matin, la rue du domicile de l'élu est bloquée par la police: journalistes français et étrangers se pressent au carrefour, au milieu des joggueurs et des habitants qui vont acheter leur pain à la boulangerie voisine.

Certains s'arrêtent et prennent des photos. D'autres vont aux nouvelles, surpris de l'attroupement inhabituel qui s'est constitué dans ce quartier résidentiel d'où l'on aperçoit les tours de la cité voisine.

Johanna et ses trois enfants habitent la maison à l'angle de la rue. Cette nuit, elle a senti de la fumée et entendu "des bruits de pétards": "Je n'ai pas oser ouvrir la fenêtre, j'avais peur".

A l'arrivée de la police, cette enseignante de 42 ans qui a requis l'anonymat s'est aventurée sur son balcon pour filmer la scène. Les images qui défilent sur l'écran de son téléphone portable, que l'AFP a pu voir, montrent un important incendie devant une habitation. "Cela fait peur", insiste-t-elle.

- "Le monde à l'envers !" -

"C'est incompréhensible", élabore Johanna sur le pas de sa porte. "Il y a eu un drame" avec la mort de Nahel, cet adolescent de 17 ans tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, à l'origine de cinq nuits de violentes émeutes dans de nombreuses villes du pays. "Mais le policier est mis en examen (et écroué, ndlr), je ne comprends pas que ça continue", déplore-t-elle.

Frédéric Goulet, un directeur financier de 50 ans, passe en courant par les petites rues arborées du quartier. C'est l'heure de son footing dominical. Il s'est arrêté au carrefour et prend quelques photos.

"Ce n'est pas normal, c'est le monde à l'envers !", lâche-t-il, "j'espère qu'ils (les auteurs) seront attrapés".

Brigitte Saillard, 65 ans, est venue garder ses petites-filles et se désole des destructions. Pour elle aussi il est "inadmissible" de "s'en prendre aux maisons, aux voitures: est-ce nécessaire ?", interroge cette retraitée de Vitry.

"On est tous choqués par la mort" de Nahel, "mais brûler des marchés, des bibliothèques, ce n'est pas la solution", abonde non loin de là Taoufik Aayay, 49 ans.

Lui habite dans une rue adjacente et cette nuit, il a entendu "des sirènes et des explosions". Il a appris ce qui s'était passé "à la télévision" au matin et il est depuis "en colère contre les gens qui ont fait ça".

"Ce sont des actes de violence inacceptables", renchérit Olivier Lafaye, élu de l'opposition (Renaissance) au conseil municipal. "Quand vous êtes élus, c'est un engagement citoyen envers tout le monde", poursuit-il, "vous n'avez qu'une envie: que la ville progresse et que tout le monde vive ensemble".

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