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Au centième jour d'absence, Israël se mobilise pour ses otages à Gaza

Pour cent jours de détention, et autant d'angoisse, les Israéliens ont exprimé dimanche leur solidarité avec les otages retenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza par le Hamas et ses alliés, et réclamé leur retour.

Toute la journée, dans le froid et sous la pluie, une série d'évènements a été organisée à Tel-Aviv où la veille, plusieurs milliers de personnes s'étaient déjà rassemblées.

"Cent jours et ils sont toujours abandonnés là-bas... Cent jours et il n'y a aucun signe de retour", se désole Amit Zach, un graphiste venu se joindre à la foule.

Les attaques du Hamas le 7 octobre ont causé la mort de quelque 1.140 personnes, majoritairement civiles, selon un décompte de l’AFP établi à partir des données israéliennes. Ce jour-là, les assaillants ont enlevé quelque 250 otages, ramenés de force dans la bande de Gaza, parfois blessés.

Une centaine a été libérée en échange de prisonniers palestiniens lors d'une trêve des combats fin novembre. Mais 132 manquent à l'appel, dont 25 sont morts sans que les corps n'aient été restitués, selon les autorités israéliennes.

Depuis, leur absence hante la société israélienne. Leurs visages sont partout, placardés sur les voitures, les immeubles ou des ponts autoroutiers.

Avec l'élimination du Hamas, leur retour est un des objectifs fixés par le gouvernement à la guerre menée dans la bande de Gaza.

Les opérations militaires israéliennes ont fait près de 24.000 morts et plus de 60.000 blessés, en majorité des femmes et mineurs, parmi les 2,4 millions d'habitants du petit territoire palestinien, selon le ministère de la Santé du Hamas.

- "Encore plus d'efforts" -

"Ramener les otages transcende tout débat ou désaccord. Une nation unie se tient à vos côtés autour de l’obligation de ramener tous les otages chez eux", a lancé en clôture de la mobilisation de Tel-Aviv le président israélien, Isaac Herzog.

"Tenez-vous avec nous contre la barbarie!", a-t-il ajouté, à l'adresse de la communauté internationale.

Certains participants au rassemblement exprimaient toutefois leur défiance envers le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Pour Gili Dvash Yeshouroun, le contrat de confiance avec les citoyens sur la sécurité est rompu: "je ne pensais pas que nous pourrions nous retrouver dans cette situation au centième jour", dit cette habitante de Tel-Aviv.

"Je sais qu'ils font de leur mieux. Mais cela fait 100 jours, cela signifie que ce n'est pas suffisant, et les deux parties doivent faire plus d'efforts pour résoudre cette tragédie", estime Hadas Kalderon, encore animée par l'espoir de voir le père de ses enfants libéré.

Artifex, le dernier DJ à avoir joué au festival Tribe of Nova - dont 364 participants ont été tués par les hommes du Hamas selon les chiffres israéliens - a mixé dans la matinée devant des centaines de spectateurs.

Ailleurs dans le pays, des prières ont été dites, des discours prononcés lors de cérémonies organisées dans les universités, tandis qu'à Jérusalem des députés ont procédé à un lâcher de ballons jaunes devant le parlement israélien.

- "Continuer à vivre" -

Dans le vélodrome de Tel-Aviv, des cyclistes amateurs de tous âges se sont réunis pour autant de tours de piste que d'otages, dont les portraits sont accrochés aux guidons.

David Cohen porte celui de Ron Benjamin, son compagnon de route. La semaine du 7, "la sortie avait eu lieu le vendredi, mais il a choisi de faire quand même un tour le samedi" avec un petit groupe, vers Gaza où "il y a de belles pistes et collines", raconte M. Cohen.

Ron Benjamin a écourté son parcours quand les premières roquettes sont tombées, mais sur le retour, il a croisé des hommes du Hamas qui ont "criblé sa voiture de balles" et l'ont enlevé, raconte l'ingénieur retraité qui continue le vélo "parce qu'il faut bien continuer à vivre".

Il est peu optimiste sur le sort de son ami.

Dans la soirée, la branche armée du mouvement islamiste palestinien a affirmé que beaucoup d'otages avaient "probablement été tués récemment", imputant la responsabilité de leur sort aux dirigeants et à l'armée israéliens.

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