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Biden poursuit sa campagne au Nevada, avec des sondages bien mitigés

Après avoir, sans surprise, survolé la primaire de son parti en Caroline du sud, le président américain Joe Biden concentre dimanche son effort sur un Etat très stratégique, le Nevada, sur fond de sondages mitigés.

Le démocrate de 81 ans a comme prévu écrasé le scrutin tenu dans l'Etat du sud-est, avec une forte population afro-américaine et dans lequel il n'avait pas vraiment de concurrence, en remportant 96,2% des suffrages.

Il a voulu y voir un heureux présage, lui qui avait relancé en 2020 une campagne bien mal engagée en remportant largement la primaire dans ce même Etat.

"Je ne doute pas que vous nous avez mis sur la bonne voie pour gagner à nouveau la présidence, et pour faire de Donald Trump, à nouveau, un perdant", a commenté le président américain, depuis la côte ouest.

Car Joe Biden n'est pas venu savourer sa victoire en Caroline du sud: le démocrate avait mis samedi le cap sur la Californie, terre démocrate et source de financements généreux, avant de se rendre dimanche dans le Nevada.

- Biden en "mission" -

L'Etat aride et montagneux tient mardi sa primaire démocrate. Mais c'est surtout à la présidentielle de novembre que pense le président américain, et à la perspective, de plus en plus probable, d'un nouveau duel contre son prédécesseur républicain Donald Trump.

En 2020, Joe Biden avait remporté, de peu, le Nevada, l'un de ces "swing states", ces Etats indécis sur lesquels les candidats à la présidentielle concentrent tous leurs efforts.

L'élection présidentielle devrait, comme en 2020, se jouer sur de faibles écarts de voix dans certaines circonscriptions de ces Etats stratégiques: Nevada, Michigan, Arizona ou encore Pennsylvanie.

A Las Vegas, ville la plus importante du Nevada, le président veut parler "des enjeux de cette élection", selon son équipe de campagne.

En d'autres termes, continuer à marteler que l'élection de novembre ne décidera pas seulement de la politique économique ou de la diplomatie, mais bien de l'avenir de la démocratie américaine.

Samedi, Joe Biden avait déclaré: "Nous ne menons pas une campagne, nous menons une mission" face à Donald Trump.

Cerné de poursuites, le républicain continue pourtant de mobiliser une base fidèle, et même fervente, avec sa rhétorique parfois violente sur une Amérique en "déclin", qu'il serait le seul capable de redresser.

Joe Biden, lui, ne suscite guère l'enthousiasme, malgré la bonne santé de l'économie américaine. Son âge inquiète jusque dans l'électorat démocrate - là où celui de son rival, 77 ans, ne semble guère émouvoir ses partisans.

Le président a assuré samedi qu'il était "confiant" sur sa campagne, parce que "les gens commencent à mieux réaliser" quel choix les attend.

- Point faible sur l'immigration -

Mais l'éternel optimisme de Joe Biden ne peut pas vraiment se nourrir des sondages: il reste de manière générale très impopulaire, et les enquêtes sur ses chances de réélection sont mitigées.

Dimanche, la chaîne NBC a ainsi publié une enquête d'opinion donnant Donald Trump devant Joe Biden en termes d'intentions de vote, à 47% contre 42%.

Selon le même sondage, le démocrate passerait toutefois devant son rival si ce dernier, poursuivi dans plusieurs affaires dont quatre au pénal, était condamné par la justice cette année (45% contre 43%).

Il y a quelques jours, l'université Quinnipiac, dont les enquêtes sont suivies de près, avait elle publié un sondage dans lequel Joe Biden creusait au contraire l'écart sur Donald Trump en termes d'intentions de vote (50% contre 44%).

Le sondage publié par NBC confirme par ailleurs que l'immigration, sur fond d'arrivées de migrants à la frontière avec le Mexique, est un point faible majeur pour Joe Biden.

Concernant la course à l'investiture républicaine, Donald Trump est assuré de remporter les voix des délégués du Nevada, au terme d'un processus un rien byzantin.

La prochaine grande étape pour lui sera en Caroline du sud, où la droite organise sa primaire le 24 février.

L'ancien président républicain y affrontera l'ancienne gouverneure de l'Etat, Nikki Haley, la seule qui lui tienne encore tête. S'il l'écarte, rien ne s'opposera plus à ce que Donald Trump soit choisi, cet été, pour représenter le parti républicain à la présidentielle.

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