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"Ce qui surprend, c’est l’emplacement de l’épicentre": on vous explique ce qui a provoqué le séisme au Maroc

Que s'est-il réellement passé "sous terre"? Le Maroc comme les autres pays d’Afrique du Nord sont exposés au séisme. Dans celui qui nous préoccupe, l’épicentre est situé dans la région du haut Atlas, au sud de Marrakech. Un séisme de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter.

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Si l'on regarde la carte ci-dessus et l'intensité du séisme: plus c’est rouge, plus les mouvements de la terre sont puissants. Sur la chaîne du Haut Atlas, on voit que se concentre la force des ondes de choc. Ce qui surprend, c’est l’emplacement de l’épicentre, car la plupart des séismes se situent plus au nord dans la région du Rif.

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C’est là que se trouve la limite entre les plaques tectoniques eurasienne et africaine. Ce sont ces croûtes terrestres qui se déplacent sur le magma et qui provoquent des tremblements de terre. Pourtant, l'épicentre est plus bas, 500 km plus au sud. 

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Des failles proches de la surface de la terre

L’origine se situe dans la chaîne montagneuse elle-même. Celle du Haut Atlas où se trouvent des failles plus ou moins profondes. Et l’une d’entre elle a cédé à 26 km de profondeur, c’est-à-dire proche de la surface d’où l’intensité du séisme. C’est le résultat d’un long processus qui a pris des siècles. Une pression constante s’exerce sur deux blocs géologiques qui soudain ne résistent plus et se brisent. C’est alors qu’ils se chevauchent et libèrent une énorme énergie. La faille, longue de 30 km, s’est ainsi déplacée d’un mètre. 

Aujourd’hui encore, la zone reste toujours dangereuse, car les répliques sont inévitables. Ce sont d’autre blocs de roches qui pourraient aussi dépasser leur seuil de résistance. Ces répliques sont un risque permanent pour la population et les opérations de secours.

Qu'en est-il de la Belgique ?

Est-ce qu'un tel tremblement de terre pourrait aussi arriver en Belgique ? La Belgique n’est pas le Maroc. Mais notre pays reste une zone active du point de vue sismique. Si l'on regarde la carte des risques, il y a du quasi nul en vert au plus élevé en orange. On remarque 2 zones spécifiques autour de Mons et Verviers.

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C'est là où s’enregistrent la majorité des tremblements de terre chez nous. Leur intensité varie entre 0.2 et 2 sur l’échelle de Richter. Cela signifie qu’ils ne sont pas perçus par la population, seulement sur les instruments scientifiques. Il y a eu une soixantaine depuis le début de l’année. 

Des failles sismiques encore actives chez nous

Pourquoi dans ces zones ? Tout simplement parce que cela correspond à des failles sismiques qui sont présentes dans le Hainaut, les Ardennes et à l’Est dans la zone dite du Graben du Rhin. Et ces failles, comme pour le Haut Atlas au Maroc, sont toujours actives. La possibilité d’avoir de puissants tremblements de terre est réelle mais impossible à prévoir. Reste les probabilités.... 

"L'est de la Belgique, de par notre proximité avec le Graben du Rhin, où on estime que tous les 30 ou 40 ans, on pourrait avoir un séisme de magnitude entre 4,5 et 5,8 sur l'échelle de Richter. Dans la région du centre, donc dans le bassin de Mons, on a une récurrence de tremblement de terre de 20 ans plus ou moins. Mais moins important, c'est-à-dire de magnitude aux alentours de 4 ou 4,5 sur l'échelle de Richter", explique Fabienne Colin, sismologue à l’Observatoire Royal de Belgique.

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