Partager:
Deux journalistes ont été condamnées à plus de quatre ans de prison par un tribunal révolutionnaire iranien, en raison de leurs reportages sur les manifestations qui ont secoué l'Iran au cours de l'automne dernier.
Nasim Soltanbeygi et Saeedeh Shafiei ont toutes deux été condamnées par un tribunal de Téhéran pour "atteinte à la sécurité nationale et propagande contre l'État", selon le journal iranien Shargh, citant des membres de leur famille. Le journal affirme qu'une troisième journaliste, Mehrnoush Zarei, a elle été acquittée.
Mme Soltanbeygi avait été arrêtée en janvier dernier, alors qu'elle tentait de quitter le pays via l'aéroport de Téhéran. Saeedeh Shafiei a également été arrêtée au mois de janvier. Après avoir purgé leur peine de prison, les deux journalistes ne seront pas autorisées à quitter l'Iran pendant deux ans.
Ces derniers mois, les médias iraniens ont été confrontés à une répression croissante de la part des autorités et du système judiciaire du pays.
Samedi, le journal Etemad a affirmé qu'il a été interdit à son rédacteur en chef de travailler pendant un an, en raison de la publication d'articles pendant la vague de manifestations.
L'Iran a été secoué pendant des mois par des manifestations sans précédent déclenchées par le décès en septembre 2022 de la jeune Iranienne d'origine kurde Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires très strictes imposées par la république islamique.
Lors de ces manifestations, les autorités iraniennes auraient arrêté au moins 95 journalistes, selon le Comité pour la protection des journalistes, devenant ainsi le plus grand geôlier de journalistes d'après un recensement du comité en 2022. Beaucoup de professionnels de la presse ont fait l'objet de lourdes sentences et environ 80 d'entre eux ont été libérés sous caution.