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Quatre jours après la disparition de Justine Vayrac ce week-end à Brive, le suspect a été mis en examen jeudi pour le meurtre de la jeune femme de 20 ans, dont le corps a été retrouvé près de son domicile.
"Une information judiciaire a été ouverte des chefs de viol, séquestration sans libération volontaire avant le 7e jour et meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime. La peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité", a déclaré le procureur de Limoges Baptiste Porcher lors d'un point-presse.
L'homme mis en examen, qui a été placé en détention provisoire, a avoué à la fin de sa garde à vue "avoir tué la victime alors qu'ils étaient tous deux à son domicile et qu'ils venaient d'avoir un rapport sexuel consenti", a ajouté le magistrat.
Cet agriculteur de 21 ans a également déclaré aux enquêteurs avoir "donné un coup de poing, ce qui aurait occasionné le décès" de la jeune femme, mère d'un enfant de deux ans et demi, et s'être servi d'un "engin agricole" pour "enfouir le corps" en forêt, selon M. Porcher.
Des fouilles de la zone ont permis de retrouver un corps qui, "d'après les premières vérifications effectuées", est bien celui de Justine Vayrac, selon le procureur. "Les premières constations établissent la pluralité des coups au niveau de la face dont au moins un avec une arme contondante".
Depuis lundi soir, 80 policiers et gendarmes fouillaient les environs de cette ferme et avaient déjà découvert des traces de sang dans la chambre du suspect et dans sa voiture, ainsi que le sac à main de Justine Vayrac calciné à proximité de chez lui.
Le suspect "n'a jamais été condamné" mais a été mis en examen et placé en détention provisoire jusqu'en avril 2021 "dans une procédure de destruction par moyen dangereux et dégradation", selon le magistrat.
Il avait mis le feu à une grange en 2020, selon des témoignages d'habitants de son village, Beynat.
Il est membre du club de football de ce bourg rural d'environ 1.300 habitants, et s'est même rendu dimanche au match de son équipe, quelques heures après la disparition de Justine Vayrac, mais n'est pas entré en jeu, a indiqué à un correspondant de l'AFP un membre du club qui a requis l'anonymat.
- Une "connaissance" -
"C'est une personne qui ne posait pas de problèmes dans la commune jusqu'à aujourd'hui", a déclaré jeudi soir à la presse le maire de Beynat Jean-Michel Monteil, "totalement bouleversé par ce drame" et "triste pour les deux familles".
"À l'école, Lucas était turbulent mais on n'a jamais eu de problèmes avec lui", a-t-il ajouté.
"Il réalise tout juste à peine à la fois ce qui lui est reproché et ce qu'il a fait", a déclaré à l'AFPTV son avocat Michel Labrousse estimant que son client était "quelque part soulagé de la position qu'il a décidé d'adopter".
Justine Vayrac, originaire de Tauriac, dans le département voisin du Lot, avait disparu dimanche matin, vers 04H00, près d'une boîte de nuit de Brive, "La Charrette", où elle passait la soirée avec des amis.
Le groupe avait d'abord passé un moment dans un bar de la ville, "Le Local", où les propriétaires n'avaient "rien vu d'alarmant", ont-ils indiqué à un correspondant de l'AFP.
Selon plusieurs sources, Justine Vayrac se serait sentie mal en discothèque après avoir bu quelques verres d'alcool et aurait décidé de partir dormir dans sa voiture.
Elle aurait alors croisé la route du suspect, une "connaissance" selon un ami de la jeune femme qui l'a laissée avec lui puis est reparti dans la boîte de nuit.
Ses amis se sont alarmés en constatant que la jeune femme n'avait plus donné de nouvelles à son compagnon depuis 02H00 du matin.
"Son nouveau petit copain l'attendait", a d'ailleurs déclaré à un correspondant de l'AFP la mère de Justine Vayrac, inquiète de ne pas avoir de nouvelles depuis dimanche car elle entretenait des relations "fusionnelles" avec sa fille qui "habite à 50 mètres de chez elle".
Justine Vayrac suivait une formation à Brive pour devenir aide-soignante, selon un élu municipal de la commune.
Elle était séparée du père de son enfant, qui habite à Toulouse, mais les choses entre eux se passaient "bien", selon sa mère, et elle avait la garde du petit garçon.
frl-alv-alh-gf/lve/it/mpm