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En Caroline du Sud, le "respect" de républicaines pour Haley face à un Trump indéboulonnable

Une femme "forte" qui saura peut-être "rassembler" les Etats-Unis: chez de nombreuses républicaines venues voter par anticipation jeudi à la primaire de leur parti en Caroline du Sud, Nikki Haley, dernière rivale de Donald Trump, a plutôt la cote.

Mais l'ex-président, ultra-favori de la droite qui a remporté chacune des précédentes primaires, reste le premier choix de plusieurs électrices, malgré ses déboires judiciaires et ses sorties fracassantes.

A Columbia, capitale de cet Etat du sud-est du pays, Nikki Haley est bien connue. Elle a été gouverneure de Caroline du Sud, où elle est née et où elle espère faire mieux ce samedi que ce que prédisent les sondages: ils la placent à quasi 30 points derrière son adversaire.

- "Excellente présidente" -

Connie Gilliam, 54 ans, veut croire à la résilience de celle pour qui elle vient de voter et sur qui elle ne tarit pas d'éloges.

"Elle a été une gouverneure merveilleuse, elle a fait de grandes choses pour la Caroline du Sud (...) et on pense qu'elle ferait une excellente présidente", affirme cette enseignante à la retraite, en la qualifiant de "battante".

Elle dit avoir notamment apprécié que Nikki Haley, lorsqu'elle était gouverneure, ait ordonné - après s'y être longtemps refusée - de retirer du parlement de Caroline du Sud le drapeau confédéré, symbole du passé esclavagiste de cet Etat.

La comparant à Donald Trump, elle juge qu'elle fait preuve de "davantage de bonté" et "sera meilleure pour rassembler le pays".

- Faire barrage -

Pour Elaine Billie, 72 ans, le fait que Mme Haley soit une femme n'a pas fait pencher la balance. En revanche, elle apprécie sa jeunesse - 52 ans, contre 77 ans pour son rival républicain - et a été sensible à un spot de campagne dans lequel l'ex-ambassadrice à l'ONU dénonce le "chaos" provoqué par Donald Trump.

"J'ai voté pour lui la dernière fois", en 2020, reconnaît Mme Billie. "Mais c'est juste trop le chaos" avec lui, ajoute-t-elle, précisant que les procès qui assaillent le tempétueux homme d'affaires la rebutent particulièrement.

Que Nikki Haley ne traîne pas autant de casseroles a aussi séduit Mallory Macon, infirmière de 28 ans.

"C'est une candidate qui n'est pas entourée d'autant de drames" que lui, affirme-t-elle. Et puis "j'ai l'impression qu'elle essaie (...) d'être un peu moins à l'extrême droite".

La jeune femme veut faire barrage à Donald Trump, dont elle juge qu'il a un style potentiellement "dictatorial". Elle craint ainsi que les Etats-Unis ne puissent plus tenir d'élections libres s'il était réélu et qu'ils se mettent à ressembler à la Russie, dit-elle.

L'infirmière a aussi trouvé "totalement déplacé" que l'ancien président, s'estimant persécuté, se soit récemment comparé à l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison la semaine dernière.

- Trump, "le mieux placé" -

Sandie Ellis, 66 ans, se dit bien consciente des outrances de Donald Trump. Elle lui a quand même donné sa voix.

Elle affirme avoir le plus grand "respect" pour Nikki Haley - "jeune et si brillante" - et avoir même envisagé de la choisir. Mais après les victoires écrasantes de M. Trump aux scrutins précédents, elle s'est rangée derrière lui.

En tant qu'ancien président, "il est probablement la personne la plus qualifiée", estime-t-elle.

"Il a la langue bien pendue", sourit-elle, "mais j'ai été satisfaite de son sens des affaires".

Au sujet des attaques souvent virulentes de M. Trump contre des opposants, y compris des femmes dont il a parfois critiqué le physique, elle préfère séparer la personne du dirigeant "et laisser (son épouse) Melania gérer le reste", dit-elle en partant dans un grand éclat de rire.

Kaitlin Chrastek, 33 ans, abonde. "La personnalité (de M. Trump) n'est pas vraiment un sujet pertinent", selon elle.

Tout ce qui compte, c'est qu'il "est le mieux placé" pour vaincre le démocrate Joe Biden, qui brigue un second mandat, affirme-t-elle, en blâmant l'actuel président pour l'inflation, notamment du prix de l'essence.

L'idée de voter Haley ne lui a même pas effleuré l'esprit, affirme-t-elle.

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