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En plein séisme, Naïm a tout tenté pour sauver ses voisins, sans succès: "Dans cette maison sont morts la maman et ses quatre enfants, et la grand-mère"

Le bilan du séisme au Maroc ne cesse de grimper. Nous nous sommes rendus dans le pays ravagé pour couvrir le drame. Dans la petite ville de Moulay Brahim, les habitants font face au chagrin, aux morts et luttent pour survivre.

Dans les rues de la ville sinistrée, ils sont des centaines à avoir été les témoins d'une catastrophe qu'ils n'oublieront pas. Quelques secondes après le séisme, Naïm se rend dans la maison d'un proche. Il la découvre dans un état de désolation. Très vite, il se met à creuser à mains nues. "On a creusé, on a creusé, on a encore creusé, mais nous n'avions pas assez d'aide. Nous étions trop peu nombreux et nous n'avions pas les bons outils", confie le jeune homme.

De la famille qui habitant dans la maison, il ne reste que le père. "Dans cette maison, sont morts la maman et ses quatre enfants, et la grand-mère", confie notre témoin avec tristesse.

Des familles forcées à dormir dans des tentes de fortune

A quelques mètres de là, Meryem nous décrit la nuit d'horreur. À 15 ans, elle a perdu deux amis. "Les amis de moi sont morts. Des amis de 15 ans et 8 ans", nous dit-elle en quelques mots. Comme une majorité de famille sur place, sa maison est devenue une tente de fortune. "Oui, dormir là. Pas de maison. Toutes les maisons cassées", nous dit-elle.

En raison des risques d'effondrement, presque l'entièreté de la ville est devenue inhabitable, déserte.

Je viens chercher la famille à notre maison pour les retirer d'ici

Nous rencontrons Mohamed. Il va chercher ses parents pour les emmener loin d'ici. "Je viens chercher la famille à notre maison pour les retirer d'ici. Impossible (de vivre) ici", confie-t-il.

Dans cet immense chaos, une scène improbable: un sourire au milieu des décombres, comme une leçon de vie. "Pourtant, c'est la vie. Comme d'autres choses, c'est normal", nous dit un homme avec philosophie.

Malgré le risque, certains hésitent à quitter les lieux. "Je suis fatigué", lance un autre homme, incapable de se résoudre à abandonner sa vie et ses souvenirs.

La petite ville de Moulay Brahim, composée d'environ 4.000 habitations, paie un lourd tribut: 33 morts sont à déplorer. Sur place, tout le monde connaît de près ou de loin une victime.

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