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Inconnue du grand public mais aguerrie au Parlement européen et présente "sur le terrain": les militants venus samedi à Lille au meeting d'intronisation de Valérie Hayer veulent croire aux atouts de la tête de liste de la majorité pour les Européennes, malgré son retard dans les sondages.
"Valérie Hayer, maintenant vous la connaissez !" ont-ils chanté à l'issue du meeting de l'eurodéputée de 37 ans, que la quasi-totalité du gouvernement était venue soutenir à Lille.
La candidate est entrée dans le Grand Palais de Lille tout sourire, la main sur l'épaule du Premier ministre Gabriel Attal, au milieu d'un public quasi-unanimement acquis, scandant "on va gagner".
Dans les tribunes flottent des drapeaux français et européens mais aussi un grand drapeau ukrainien. Des militants chantent aussi "Oh Marine si tu savais, tout le mal que Poutine fait".
Ismaël Bouchaaba, jeune homme de 21 ans travaillant au Conseil régional, fait partie de la minorité du public dont le vote le 9 juin est encore incertain. Cet "ancien socialiste" en rupture avec la stratégie d'alliance de la Nupes se dit "convaincu qu'il faut encore plus d'Europe".
Tout en restant en désaccord profond avec la majorité sur les retraites et l'immigration, il estime que "Valérie Hayer a démontré dans son premier mandat qu'elle était une eurodéputée efficace, qui a eu pas mal de résultats".
Tous les militants interrogés refusent de présenter la candidate, passée du 19e rang lors des élections européennes de 2019 à la tête de liste cinq ans plus tard, comme un pis-aller, bien qu'elle ait été choisie après plusieurs refus d'autres personnalités du camp macroniste.
Ils présentent sa jeunesse couplée à son expérience au Parlement européen comme des atouts, opposant le bilan du groupe qu'elle préside désormais à celui du RN, jugé étique.
- "Technicité" -
Quentin Baëten, 21 ans, technicien de laboratoire, est venu exprès de Nantes pour soutenir la candidate.
"Il y a très peu d'eurodéputés connus du grand public, ce n'est pas propre à elle", insiste-t-il, drapeau européen en main.
"L'Europe, c'est quelque chose de très technique et elle maîtrise parfaitement cette technicité-là", s’enthousiasme-t-il, soulignant qu'"elle a été élue locale aussi".
"On a un très beau bilan, elle va le mettre en avant. Le RN est au Parlement européen depuis très longtemps et qu'est-ce qu'ils ont fait pour l'Europe, pour les Français ? Rien !".
A la tribune, François Bayrou a même estimé que le déficit de notoriété de Valérie Hayer n'était "pas un handicap mais (...) un atout: les Français ont envie de visages nouveaux" et "il n'y a qu'une vertu qui vaille, c'est l'authenticité".
Née en Mayenne, Valérie Hayer se définit régulièrement comme "fille, petite-fille et sœur d'agriculteurs". A 21 ans, elle est devenue conseillère municipale de Saint-Denis-d'Anjou, 1.500 habitants.
Issue de l'UDI, elle a rejoint Emmanuel Macron en 2017.
"Croire en l'Europe n’est pas un luxe réservé à une élite (...) qui serait déconnectée du quotidien" a-t-elle souligné samedi.
"Je la sens au centre et je pense qu'il y a des gens sur l'aile droite qui se reconnaissent en elle et que sur l'aile gauche, c'est pareil", estime Rody Klein, 62 ans, adhérent au parti présidentiel depuis l'origine.
Quinquagénaire travaillant dans l'industrie médicale, Marie-France Forgues, électrice fidèle de la majorité mais non encartée, juge la tête de liste "courageuse, déterminée".
"Son origine rurale fait que les Français peuvent s'éloigner de son côté technocrate européenne théorique", assure la sympathisante, soulignant que l'eurodéputée "est souvent sur le terrain".
"Sincérité, émotion, énergie, implication", liste à la sortie Martine Barondeau, docteure en sociologie, contente que la candidate "casse un peu les codes, le recyclage des personnalités".
