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Il vendait des "kits de suicide" en ligne: un Canadien inculpé pour le meurtre d'une centaine de personnes

Un ancien cuisinier canadien accusé d'avoir vendu des "kits de suicide" en ligne ayant entraîné la mort d'une centaine de personnes dans plusieurs pays a été inculpé lundi de 14 chefs d'accusation de meurtre liés à des suicides au Canada.

Kenneth Law a été arrêté en mai pour avoir vendu depuis fin 2020 une substance utilisée comme additif alimentaire sur plusieurs sites internet, ciblant les personnes fragiles.

Les nouvelles accusations portées contre l'homme de 58 ans devant le tribunal de Newmarket, près de Toronto, s'ajoutent aux 14 inculpations dont il fait déjà l'objet pour "aide au suicide" et concernent les mêmes victimes, selon des documents judiciaires consultés par l'AFP.

Son avocat Matthew Gourlay a également confirmé à l'AFP que son client avait été "inculpé de 14 nouveaux chefs d'accusation de meurtre au second degré", un crime passible de l'emprisonnement à perpétuité au Canada.

Matthew Gourlay n'a pas souhaité donner davantage de détails.

En tout, la police locale estime que Kenneth Law a envoyé plus de 1.200 paquets dans une quarantaine de pays.

Au Canada, 14 victimes âgées de 16 à 36 ans ont eu recours à ses "kits" pour mettre fin à leur jour. Et ce nombre est susceptible d'augmenter, selon les autorités qui ont recensé 160 colis envoyés à travers le pays. 

La police doit faire une mise à jour sur l'enquête mardi matin.

Au Royaume-Uni, sur les 272 personnes ayant acheté ces produits en ligne, 88 sont décédées selon la police britannique.

L'homme qui est détenu depuis son arrestation, compte plaider non coupable, avait indiqué en septembre son avocat Matthew Gourlay.

"Il s'agit d'une procédure unique en son genre" qui relève d'accusations "troublantes" selon lui, car son client est poursuivi "pour avoir vendu une substance légale sur le marché" qui était "encore récemment vendu sur Amazon". "Le comportement allégué ne relève pas du champ d'application de cette infraction", avait-il affirmé à l'AFP.

Alertés par Interpol, plusieurs autres pays ont ouvert des enquêtes comme la Nouvelle-Zélande et l'Italie. Les autorités australiennes auraient également entamé des recherches.

De son côté, la France avait fait état d'une trentaine d'acheteurs en septembre mais "n'a pas ouvert d'enquête", considérant que "l'usage de ce type de produit ne constitue pas une infraction", avait expliqué à l'AFP une source policière ayant connaissance du dossier.

Même constat en Irlande qui recense un "petit nombre" de décès mais n'a pas lancé d'enquête criminelle.

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