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Un tribunal israélien a condamné mardi une journaliste palestinienne de Jérusalem-Est, poursuivie pour incitation à la violence, à six mois de prison et neuf mois de travaux d'intérêt général, a annoncé son avocat.
Lama Ghosheh, une journaliste indépendante de 30 ans travaillant pour plusieurs médias palestiniens, faisait l'objet d'une assignation à résidence depuis le mois de septembre.
Les autorités israéliennes l'avaient notamment accusée d"'incitation à la violence" via des messages et sur son compte Facebook, selon l'acte d'accusation consulté par l'AFP.
En mars, la journaliste avait déclaré à l'AFP que ses publications sur Facebook reflétaient "le récit de la rue palestinienne et qu'elles n'étaient pas le produit de (son) imagination".
En plus de six mois de prison ferme, la justice israélienne l'a condamnée à trois ans avec sursis: "En cas de violation commise (...) au cours des trois prochaines années, elle peut être de nouveau arrêtée", a expliqué Mohamed Mahmoud, son avocat.
Mère de deux jeunes enfants, Mme Ghosheh s'est également vu infliger neuf mois de travaux d'intérêt général (TIG) et une amende de 4.500 shekels (environ 1.100 euros), a-t-il ajouté.
D'après le site du gouvernement, qui explique les modalités d'une peine de TIG, elle devra notamment fournir "des services d'intérêt public dans une institution (ou entité) de l'Etat".
M. Mahmoud a fait état de son intention de faire appel du jugement.
L'Union des journalistes palestiniens a dénoncé un "jugement injuste", reflétant une "violation" de la liberté d'opinion et d'expression des journalistes.
En mars, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, avait exhorté les autorités israéliennes à "cesser de harceler les membres de la presse".
Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et interdit à Jérusalem-Est, annexée, les activités politiques liées à l'Autorité palestinienne qui siège à Ramallah.