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La police kényane a dispersé mardi avec du gaz lacrymogène une délégation d'élus d'opposition qui souhaitait se rendre au bureau du président dans la capitale Nairobi, lors d'une journée de protestation anti-gouvernementale sans incident majeur.
Des élus de la coalition d'opposition Azimio souhaitaient déposer une pétition sur le coût "inacceptablement élevé" des produits alimentaires, du carburant et de l'électricité.
Après s'être vus refuser l'accès au bâtiment présidentiel, ils ont été dispersés à l'aide de grenades lacrymogène, selon une vidéo tournée par un média local.
Après une pause d'un mois, l'opposant historique Raila Odinga a appelé à une reprise mardi des "maandamano" (manifestations) contre le président William Ruto, qu'il accuse d'avoir "volé" la présidentielle d'août 2022 et d'être incapable de juguler l'actuelle flambée des prix.
Une précédente série de manifestations, fin mars, avaient donné lieu à des affrontements, pillages et actes de vandalisme. Trois personnes, dont un policier, avaient été tués lors de ces rassemblements interdits par les autorités.
La matinée de mardi était globalement calme dans le pays, avec quelques heurts et incidents isolés.
Dimanche, le commandant de la police régionale de Nairobi, Adamson Bungei, avait annoncé l'interdiction de ces manifestations, les précédentes ayant été "émaillées de violence".
Ces journées d'action avaient été suspendues afin de permettre des discussions entre les deux camps, mais le processus s'est enlisé, achoppant notamment sur la composition des différentes délégations.
Malgré le rejet de son recours par la Cour suprême, Raila Odinga, qui concourait pour la cinquième fois à la magistrature suprême, conteste toujours les résultats de la présidentielle de l'an dernier, l'une des plus serrées de l'histoire du pays.
Élu en se faisant le hérault des "débrouillards" du petit peuple, William Ruto fait depuis face aux critiques, notamment après avoir supprimé des subventions coûteuses sur les carburants et la farine de maïs.