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Le chef de la diplomatie française au Liban pour désamorcer le conflit avec Israël

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a appelé dimanche à Beyrouth à la fin de l'escalade entre le Hezbollah libanais et Israël pour éviter, selon lui, "le scenario du pire".

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne.

Au fil des semaines, les violences se sont multipliées, Israël frappant le territoire libanais de plus en plus en profondeur et le Hezbollah menant des attaques plus complexes contre des positions militaires israéliennes dans le nord du pays.

"Nous refusons le scenario du pire (...) Personne n'a intérêt a ce qu'Israël et le Hezbollah poursuivent cette escalade. J'ai porté ce message ici (...) et je porterai ce même message en Israël mardi", a déclaré M. Séjourné.

Le ministre français s'exprimait au cours d'une conférence de presse, après avoir rencontré des responsables libanais, dont le Premier ministre Najib Mikati, le chef de l'armée Joseph Aoun et le président du Parlement Nabih Berri, un allié du Hezbollah.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune.

"Nous faisons des propositions aux autorités politiques pour (...) éviter la guerre au Liban", a déclaré plus tôt M. Séjourné lors de sa visite au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays.

"Notre responsabilité est de pallier l'escalade et c'est aussi notre rôle dans la Finul. On a 700 soldats qui sont présents ici", a-t-il ajouté.

Une source diplomatique française a précisé à l'AFP que le volume d'échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été "multiplié par deux" depuis les 13 et 14 avril.

- "Cessez-le-feu à Gaza" -

En mars, Beyrouth avait remis à Paris sa réponse à l'initiative française qui, selon une autre source diplomatique, portait sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, qui stipule le déploiement seul de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban.

Najib Mikati, à la tête d'un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs réduits, a indiqué vendredi que Paris "revoyait" son initiative qu'il allait remettre à Beyrouth pour examen.

A Paris, on assure que M. Mikati a promis au président français Emmanuel Macron qu'il a rencontré en France le 19 avril, de revenir vers lui avec une réponse sur les différents points du plan français.

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein est en visite à Jérusalem.

Le Hezbollah a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

"Quant aux initiatives dont ils parlent pour la question du Liban et du sud, elles ne sont pas viables sans cessez-le-feu à Gaza", a rappelé samedi le numéro deux du parti, Naïm Qassem, selon l'agence de presse libanaise Ani.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Séjourné au Liban depuis sa nomination en janvier. Elle s'inscrit dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'emmènera à Ryad pour un sommet sur Gaza.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes, dont 254 combattants du Hezbollah et 73 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 20 personnes ont été tuées, selon l'armée.

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