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Barack et Michelle Obama ont annoncé vendredi soutenir la candidature de Kamala Harris à l'élection présidentielle de novembre, apportant à la vice-présidente un appui crucial pour la campagne express qu'elle doit mener face à Donald Trump.
Ce soutien de poids vient compléter les efforts de l'ex-sénatrice de 59 ans pour unir les démocrates derrière elle, alors que le temps presse.
En moins d'une semaine, depuis l'annonce du retrait dimanche de Joe Biden, Kamala Harris a donné un nouvel élan aux démocrates et dans le même temps poussé Donald Trump à réorienter sa campagne.
Le candidat républicain, qui pensait affronter un président sortant de 81 ans en proie à des problèmes de santé et coutumier des gaffes, se retrouve en effet face à une remplaçante énergique et plus jeune de deux décennies.
La déclaration publique de soutien des Obama, dont l'influence est immense sur le camp démocrate, est arrivée via une vidéo publiée tôt vendredi, où l'on voit Mme Harris répondre à leur appel.
"Michelle, Barack, c'est si important pour moi", a lancé tout sourire Kamala Harris, selon une vidéo publiée par sa campagne. "Et on va s'amuser tous ensemble avec tout ça, non?" ajoute-t-elle.
Barack Obama, qui a attendu que tous les autres poids lourds se soient manifestés, a ajouté sur X: "En ce moment critique pour notre pays, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle gagne en novembre" estimant qu'elle ferait une "fantastique présidente".

La campagne démocrate a patiné pendant des semaines, plombée par les débats autour de l'âge, de la condition physique et mentale de Joe Biden et des sondages défavorables.
Le président sortant, âgé de 81 ans, a finalement renoncé dimanche et expliqué avoir pris cette décision choc pour "sauver la démocratie" et laisser la place à des "voix plus jeunes".
- Nouvelle dynamique -
L'appui de l'ex-président Obama (2009-2017) vient amplifier l'élan croissant pris par la campagne de celle qui a été procureure et sénatrice de Californie avant d'être élue première femme et première vice-présidente noire et sud-asiatique du pays.
Mme Harris a bénéficié d'une vague de soutien de la part de syndicats, de minorités ethniques et de son parti depuis qu'elle a annoncé sa candidature. Et les sondages confirment un regain de popularité pour le camp démocrate.
Cette nouvelle dynamique est également visible sur le terrain: on se presse pour l'écouter, parler même en visioconférence, les levées de fonds battent des records et les bénévoles affluent sur le terrain...
Vendredi matin, c'est depuis les JO de Paris qu'un soutien est venu, la légende américaine de l'athlétisme Allyson Felix estimant qu'une victoire de Mme Harris en novembre "serait monumentale".
Forte du soutien de son camp, Kamala Harris s'est dite jeudi "prête" à débattre avec Donald Trump. Mais ce dernier a botté en touche pour l'instant estimant "inopportun" d'organiser un face-à-face avant qu'elle ne soit officiellement désignée. Cela devrait être le cas début août, deux semaines avant la convention démocrate de Chicago.
"Trump a accepté un débat le 10 septembre. Il semble maintenant qu'il rétropédale," a déclaré la vice-présidente.
L'ancien président républicain, qui est dorénavant le candidat le plus âgé de l'histoire de l'élection présidentielle, avait convenu avec Joe Biden de débattre à deux reprises en amont du scrutin présidentiel de novembre, le 27 juin et le 10 septembre.
- "Incapacité à s'adapter" -
Le milliardaire républicain l'a violemment attaqué cette semaine, l'accusant d'être favorable à l'"exécution de bébés" dans une diatribe anti-avortement. L'ex-président, officiellement investi la semaine dernière lors de la convention républicaine après avoir échappé à une tentative d'assassinat, l'a aussi affublée d'un sobriquet: "Kamala-la-menteuse".
Pete Buttigieg, ministre des Transports de l'administration Biden et grand défenseur de la campagne de Kamala Harris, s'est moqué de M. Trump pour son "incapacité à s'adapter". "Cela montre qu'il a peur. Cela montre qu'il sait que s'ils se retrouvent tous les deux sur une scène, cela ne va pas bien se terminer pour lui", a-t-il déclaré sur MSNBC.
Vendredi, Donald Trump a reçu vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans sa résidence de Floride. "Si nous gagnons, ce sera très simple. Tout va s'arranger et très vite", a assuré l'ancien président.
Et selon lui, "nous sommes désormais plus proches d'une troisième guerre mondiale qu'à aucun autre moment depuis la Seconde Guerre mondiale (...), parce que des gens incompétents dirigent notre pays".
La veille, lors d'une rencontre avec le dirigeant israélien, Kamala Harris a promis de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils.