Après avoir passé 455 jours dans une prison en Iran, Olivier Vandecasteele est en route vers la Belgique, annonce le Premier ministre, confirmant plusieurs jours de tractations finales en coulisses. Son retour au pays est attendu dans les heures à venir. Il est actuellement à bord d'un avion militaire belge qui devra se poser à l'aéroport de Melsbroek à 21h35.
C'est un énorme soulagement pour ses proches après 15 mois d'angoisse. Olivier Vandecasteele, détenu en Iran, a été libéré. Le Premier ministre a diffusé ce vendredi en début d'après-midi une première photo du Belge depuis sa libération, à bord de l'avion qui le ramènera dans la soirée en Belgique. Selon nos informations, l'atterrissage est prévu à 21h35. L'image partagée par Alexander De Croo montre le travailleur humanitaire, debout et de profil, visiblement amaigri et le regard tourné vers l'extérieur.
Vers 11h30, le Premier ministre a annoncé la libération du Tournaisien. "Au moment où je m'adresse à vous, le Belge Olivier Vandecasteele est en chemin pour la Belgique. Si tout se déroule comme prévu, il sera parmi nous ce soir. Enfin libre. La nuit dernière, Olivier a été conduit jusqu'à Oman où il a été pris en charge par une équipe de militaires belges et de diplomates. Il y a passé ce matin un certain nombre d'examens médicaux en vue d'évaluer son état de santé et de permettre son retour dans les meilleures conditions possibles", a déclaré ce vendredi matin Alexander De Croo.

La famille a été avertie dans la matinée de cette libération."J'ai pu avertir sa famille tôt ce matin de sa libération. J'étais ici personnellement et je l'ai fait aussi au nom de tous les membres du gouvernement, pour saluer le courage et la force de ses proches avec qui nous avons œuvré chaque jour", a ajouté le Premier ministre, qui nous a fait parvenir une vidéo de son discours dans la matinée.
DISCOURS D'ALEXANDER DE CROO :
"De la torture"
Le travailleur humanitaire belge a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran. Il était présent dans la capitale iranienne pour vider son appartement. Après six ans, son dernier contrat professionnel était terminé. Mais le Belge était loin d'imaginer le calvaire qui l'attendait.

Emprisonné, il a été envoyé à l'isolement dans une cave minuscule. Pour le Premier ministre, Olivier Vandecasteele était au cœur d'"un chantage" et traité "de manière inhumaine". Ses conditions de détention relevaient "de la torture", avait dénoncé Alexander De Croo."Il dort et mange à même le sol, n'a pas suffisamment d'accès aux soins médicaux (...), la lumière ne s'éteint jamais dans sa cellule", avait détaillé le Premier ministre. Très inquiets, ses proches avaient lancé un appel à l'aide. Au fil des mois, son état de santé s'était considérablement détérioré.
RAPPEL DES FAITS :
Condamné à 40 ans de prison pour "espionnage"
En décembre dernier, les raisons de son incarcération étaient enfin dévoilées. Olivier Vandecasteele a été condamné pour "espionnage" à une peine de 40 ans de prison et 74 coups de fouets. Une nouvelle qui a bouleversé l'opinion publique. Pressé par une mobilisation citoyenne importante, le gouvernement belge n'a cessé de réclamer sa libération aux autorités iraniennes estimant qu'il est "innocent".

Des signaux favorables depuis quelques semaines
Depuis quelques semaines, les signaux favorables se multipliaient. Les autorités belges et iraniennes ont eu de nombreux contacts et annoncé l'une et l'autre qu'elles mettaient en œuvre un traité de transfèrement de personnes condamnées approuvé par la Chambre en juillet 2022. Le Sultanat d'Oman a joué dans cette affaire un rôle de médiation. Dans un tweet, le ministère des Affaires étrangères de ce pays de la péninsule arabique a mis en avant les efforts qu'il a fournis et qui ont pu mener à un accord entre la Belgique et l'Iran, évoquant des discussions qui ont eu lieu dans la capitale Muscat entre les deux parties.
LE RÔLE DES AUTORITÉS BELGES :
Un échange de prisonniers
Le traité de transfèrement devait permettre un échange entre M. Vandecasteele et Assadolah Assadi, un diplomate iranien condamné en Belgique à 20 ans de prison pour un projet d'attentat terroriste contre un rassemblement de l'opposition iranienne. La déclaration du Premier ministre n'en dit mot. La communication des autorités omanaises confirme toutefois que des "individus" ont été emmenés à Muscat venant de Téhéran et de Bruxelles.
La famille et les proches du travailleur humanitaire belge n'ont pas ménagé leurs efforts pour réclamer sa libération et sensibiliser les autorités et la population à son sort et à ses conditions de détention considérées jusqu'à ces dernières semaines comme inhumaines. Le Premier ministre leur a rendu hommage."Si nous n'avions pas travaillé, main dans la main, à sa libération, nous ne serions pas parvenus à ramener leur fils, leur frère, leur ami, là où il doit être : ici. À nos côtés", a-t-il dit.
LA RÉACTION DES PROCHES :
