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En Iran, la contestation face au régime en place passe aussi par les réseaux sociaux. Sadegh, un poissonnier de 70 ans, est devenu viral avec une vidéo dans laquelle on le voit danser devant son étal. Un geste qui, dans ce pays d'Asie de l'Ouest, peut être puni par la loi.
Ce qui peut ressembler à une banale scène de joie prend un tout autre sens ici. Un poissonnier iranien est devenu viral sur les réseaux sociaux en dansant devant son étal. Derrière les pas de ce septuagénaire se cache une révolution.
L'Iran réprime toute forme d'expression et a encore serré la vis depuis quelques années: "La danse, le chant, et surtout, narguer le régime en se filmant. Tout cela est considéré comme un danger à l'ordre public et est donc sévèrement puni", explique Firouzeh Nahavandi, professeure en sciences politiques à l'ULB.
Après avoir publié cette vidéo, Sadegh a été arrêté pour production de contenu criminel. S'en est suivi un interrogatoire de plusieurs heures, au bout duquel il a été relâché. Il n'a pas fallu plus de temps pour que cet homme de 70 ans atteigne le million d'abonnés sur Instagram.
"Aujourd'hui, la population iranienne, qui est épuisée par plus d'un an de manifestations et qui est aussi épuisée par la répression totale qui s'est abattue sur elle, est passée à la désobéissance civile", précise l'experte en sciences politiques.
Depuis la mort de Mahsa Amini, qui s'était opposée au port obligatoire du hijab en septembre 2022, les mouvements de protestations n'ont cessé de croitre. Selon certaines sources, entre 300 et 500 personnes ont été tuées lors des manifestations. Aujourd'hui, le #danse4Iran accumule plus de 23 millions de vues.
