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Le lobbyiste au coeur d'une affaire ayant conduit l'ex-journaliste de BFMTV, Rachid M'Barki, à diffuser des images extérieures à la chaîne a contacté un autre de ses collègues pour tenter en vain d'influer sur son travail contre rétribution, a révélé le patron de BFMTV jeudi.
Le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, était interrogé par une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, présidée par le député RN Jean-Philippe Tanguy.
La commission lui a demandé si le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, qui a fourni certaines images nourrissant les soupçons d'ingérence étrangère diffusées par M. M'Barki, avait pu contacter d'autres journalistes de la chaîne.
"M. Duthion a essayé de contacter d'autres journalistes de BFMTV après le départ de Rachid M'Barki (...) pour leur proposer d'autres types d'informations, entre guillemets, qui n'ont pas retenu leur intérêt", a révélé M. Fogiel.
Les journalistes ont prévenu M. Fogiel, qui a répercuté l'information lors d'un audit interne, a-t-il précisé.
"A l'un (des journalistes) a été proposée une rétribution à ce moment-là", a-t-il ajouté. "Je ne dis pas que M. M'Barki a été rétribué, je n'ai aucun élément, ou même si ça lui a été proposé je n'en sais rien", a précisé le dirigeant.
M. Fogiel a par ailleurs répété que le licenciement en février pour faute grave de M. M'Barki était lié au fait qu'il avait "gravement manqué au processus de validation" de l'information au sein de la chaîne.
M. Fogiel a dit n'avoir aucune information sur une supposée influence étrangère, renvoyant pour ce volet de l'affaire à l'enquête judiciaire. Une plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance a été déposée.
La veille, Rachid M'Barki avait devant la même commission assuré être la cible d'"accusations injustes", pour sa première prise de parole publique depuis sa mise en cause.
Il a été mis en cause dans une enquête internationale du collectif de journalistes Forbidden Stories, à laquelle ont contribué pour la France la cellule investigation de Radio France et Le Monde.
En cause, des soupçons d'ingérence étrangère dans son travail de présentateur des journaux de la nuit sur BFMTV. Cela concernait une douzaine de brèves illustrées en image, ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara occidental.
Parue mi-février, cette enquête pointait plus largement les activités d'une société israélienne, surnommée "Team Jorge", spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont des Etats. Le nom de Jean-Pierre Duthion était cité dans cette enquête.