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Un jeune Suédois détenu en Iran depuis "début janvier", annonce Stockholm

Un jeune Suédois est détenu en Iran depuis "début janvier", a annoncé lundi le ministère suédois des Affaires étrangères, des médias suédois affirmant qu'il s'agit d'un homme recherché en vertu d'un mandat international.

Le Suédois, âgé d'une vingtaine d'années, "a été arrêté en Iran au début du mois de janvier", a déclaré à l'AFP le ministère suédois des Affaires étrangères.

"L'ambassade à Téhéran est en contact avec les autorités locales. Le ministère des Affaires étrangères est en contact avec la famille en Suède", a souligné par courriel le ministère.

L'homme habitait dans le centre de la Suède, selon le ministère des Affaires étrangères, qui a ajouté qu'il ne pouvait pas donner plus de détails, citant la "confidentialité consulaire".

Selon la chaîne de télévision TV4, l'homme était recherché en vertu d'un mandat d'arrêt international pour des soupçons de "complicité de meurtre" et d'infraction à la législation sur les armes en Suède, en relation avec une fusillade meurtrière survenue l'été dernier.

Le journal VLT a rapporté qu'un tribunal de district de Vasteras, une ville située à environ 100 km à l'ouest de Stockholm, avait ordonné la détention provisoire de l'homme par contumace à la fin du mois de décembre.

Contacté par l'AFP, le ministère des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter ces informations dans l'immédiat.

Les relations entre la Suède et l'Iran se sont détériorées après qu'un tribunal suédois a condamné un ancien responsable pénitentiaire iranien à la prison à vie pour des exécutions massives en 1988.

Le 19 décembre, une cour d'appel a confirmé en Suède le jugement de première instance qui avait condamné l'Iranien Hamid Noury à la perpétuité "pour de graves violations du droit humanitaire international et pour meurtres".

Dès le lendemain, l'Iran avait convoqué le chargé d'affaires de Suède pour protester contre la décision de la justice suédoise.

Diplomate suédois

Des groupes de défense des droits humains estiment qu'au moins 5.000 prisonniers ont été exécutés en Iran à l'été 1988 lors de sentences prononcées à la chaîne par des "comités de la mort".

La purge avait été ordonnée à la suite d'attentats commis par le groupe armé MEK, alors allié au régime irakien de Saddam Hussein, à la fin de la guerre Iran-Irak.

Agé de 62 ans, M. Noury avait été arrêté en 2019 à l'aéroport de Stockholm, où des opposants iraniens affirment l'avoir attiré pour permettre son arrestation, rendue possible par l'extraterritorialité des crimes les plus graves en droit suédois.

Téhéran "utilisera toutes ses capacités juridiques pour libérer" Hamid Noury et "se réserve le droit de prendre les mesures appropriées", avait fait valoir en décembre le porte-parole du ministère iranien.

Au début du mois de décembre, le diplomate suédois Johan Floderus, travaillant pour l'Union européenne, a été jugé en Iran, accusé de conspirer avec l'ennemi juré de l'Iran, Israël.

M. Floderus, 33 ans, avait été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran alors qu'il rentrait en Iran après un voyage avec des amis. Son arrestation a eu lieu alors que Hamid Noury était jugé en Suède.

En mai 2023, le dissident irano-suédois Habib Chaab a été exécuté après avoir été condamné pour "corruption".

L'universitaire Ahmadreza Djalali, un autre Irano-Suédois, a été arrêté en Iran en 2016 et condamné à mort pour espionnage. Il est toujours menacé d'exécution.

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