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Naissance et déclin du site préhistorique de Stonehenge au British museum

Le site préhistorique anglais de Stonehenge a entamé son déclin avec l'arrivée d'outils en métal, une révolution technologique qui a produit de nombreux objets présentés dans la première exposition que le British Museum de Londres consacre à ce site vieux de 4.500 ans.

L'exposition qui s'ouvre jeudi, baptisée "Le monde de Stonehenge", retrace l'évolution du site du sud de l'Angleterre, composé de deux cercles concentriques de monolithes taillés en colonnes et linteaux. Elle va des outils de pierre utilisés par les chasseurs-cueilleurs avant sa construction, aux légendes celtiques qui, au Moyen Âge, attribuaient sa création au magicien Merlin l'Enchanteur.

Faute de pouvoir "ramener Stonehenge", site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1986, le musée a choisi d'explorer le monde complexe qui l'a vu naître puis s'étioler à l'arrivée, il y a 4.000 ans, d'humains qui utilisaient des métaux et se sont désintéressés du site.

"En environ 200 ans, ils ont remplacé à près de 95% la population précédente", y compris leur culture et leurs croyances, a expliqué mardi à l'AFP Neil Wilkin, conservateur de l'exposition.

Stonehenge a perdu son usage originel pour devenir un cimetière. L'exposition présente plusieurs exemples de sépultures, aux côtés d'objets tels que de grands colliers en or fabriqués en France vers 2.300 av J.-C. ou encore le "disque céleste de Nebra", la plus ancienne représentation du cosmos au monde, réalisée en or et bronze en 1.600 av J.-C. dans l'Allemagne moderne.

Au centre de l'exposition qui rassemble jusqu'au 17 juillet plus de 430 objets du Royaume-Uni, d'Irlande, de France, d'Allemagne, du Danemark, d'Italie et de Suisse, se dressent 14 poteaux en bois préservés depuis des millénaires sous le sable d'une plage du Norfolk, dans l'est de l'Angleterre.

Il s'agit des vestiges de "Seahenge", aussi surnommé "Stonehenge de la mer", découvert en 1998 et jamais prêtés auparavant pour une exposition : 54 pieux de chêne disposés en cercle de 6,6 mètres de diamètre, à l'intérieur duquel se trouvait un immense arbre renversé avec les racines vers le ciel.

Ce monument aurait servi pour des rituels, comme Stonehenge, dont les monolithes ont été taillés à une époque où les outils en métal n'existaient pas.

"Seahenge" a été bâti cinq siècles plus tard (2.049 avant J.-C.), à l'aide de haches en métal typiques d'un âge du bronze qui a marqué la fin de ces constructions, a expliqué Neil Wilkin.

"Seahenge est l'un des derniers monuments du genre à être construits en Grande-Bretagne, c'est la toute fin d'une longue tradition qui s'étend sur 1.000 ans", a-t-il décrit.

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