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Noël sous le signe du Covid, en attendant le vaccin

Réveillon inédit pour les Français: gestes barrières et en petit comité, à quelques jours avant le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19 prévu dimanche.

"C'est pas un Noël comme chaque année", constate la jeune Agathe, 9 ans, devant un grand magasin à Paris. "Cette année a été assez bizarre".

Le couvre-feu en vigueur depuis dix jours a été exceptionnellement levé pour permettre de se déplacer la nuit de Noël, mais la situation épidémique reste préoccupante et les autorités redoutent que les retrouvailles festives entraînent une troisième vague dans quelques semaines.

Emmanuel Macron a ainsi rappelé jeudi "l'importance des gestes barrières, de l'aération des pièces, du port du masque, du lavage régulier des mains et de la limitation du nombre de contacts quotidiens". Le gouvernement a déjà recommandé à plusieurs reprises de ne pas dépasser six adultes autour de la table du réveillon.

Le chef de l'Etat, testé positif au Covid-19 il y a une semaine, "ne présente plus à ce jour de symptôme" et son isolement à la résidence de la Lanterne, près de Versailles "peut donc s'arrêter", a indiqué l'Elysée.

Outre Noël, la France se prépare au lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Les premières vaccinations auront lieu dimanche, avec le vaccin conçu par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech, le premier à avoir reçu l'autorisation de mise sur le marché dans l'Union européenne, en début de semaine.

Les premières doses arriveront samedi en France et "quelques dizaines" de patients recevront leur injection dimanche, avait précisé le ministre de la Santé Olivier Véran.

Deux établissements ont été choisis, l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret (AP-HP) à Sevran, en Seine-Saint-Denis, et le centre gériatrique de Champmaillot, qui dépend du CHU de Dijon. Il n'y aura en revanche pas de troisième établissement concerné dès dimanche, contrairement à ce qui avait été envisagé.

Dernier sésame réglementaire attendu, la Haute autorité de santé (HAS) a confirmé jeudi que ce vaccin, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais), pouvait "être utilisé chez les personnes de 16 ans et plus", "du fait de son efficacité et de son profil de tolérance satisfaisant".

- "La distance et le masque" -

Les caractéristiques du vaccin Pfizer/BioNTech "nous confortent dans la stratégie de vacciner en priorité" les résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées et le personnel à risque qui y travaille, c'est-à-dire ceux "qui ont le bénéfice individuel le plus important à cette vaccination", a précisé la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.

En attendant le vaccin, et pour s'assurer de ne pas contaminer les proches lors des retrouvailles familiales, les Français se sont rués sur les tests.

La semaine dernière, quelque 2,35 millions de dépistages ont été effectués, soit 50% de plus que les sept jours précédents, a indiqué jeudi la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

"La distance et le masque, c’est quasiment 0% de risque", a déclaré Margot Bayard, vice-présidente du syndicat de médecins généralistes MG France, sur RMC.

Devant les grands magasins à Paris, Zarah, une jeune femme de 28 ans, détaille son programme pour les festivités: "Gestes barrières et mesures sanitaires qui sont là, on laisse ouvertes les fenêtres. On va faire attention au maximum".

Depuis début décembre, le nombre de cas positifs au Sars-Cov-2 oscille entre 12 et 18.000 chaque jour (sur fond de hausse constante de tests effectués). Le taux de positivité (nombre de personnes positives sur l'ensemble des personnes testées) reflue peu à peu.

Les services de réanimation à l'hôpital --qui accueillent les cas les plus graves-- comptaient 2.701 malades du Covid-19 mercredi, contre plus de 4.900 au pic de la deuxième vague, le 16 novembre.

"On se stabilise à un niveau très élevé", alerte Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF). Si l'on a une reprise épidémique début janvier après les fêtes et les contaminations qu'elles peuvent provoquer, "il y a forcément une grosse inquiétude".

Plusieurs maires de l'Est de la France, dont celui de Reims, estiment nécessaire de "reconfiner soit de façon territoriale ou au niveau national" après Noël.

La patronne des députés PS Valérie Rabault a elle demandé au gouvernement d'annoncer, dès à présent, sa "stratégie pour janvier" concernant un éventuel reconfinement et l'a invité à "limiter les déplacements entre régions".

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