Sur le plateau de 'C'est pas tous les jours dimanche' ce 14 mars, le président du PS, Paul Magnette, a affirmé soutenir "à 200 pour cents" l'appel à une journée nationale d'actions, assortie de grèves dans les entreprises et organisations du pays le 29 mars, lancé mercredi par les syndicats CSC et FGTB. "Je suis totalement d'accord avec les travailleurs", a assuré Paul Magnette, tout en récusant qu'il s'agisse d'une grève contre le gouvernement fédéral.
Invité sur Bel RTL ce lundi, le porte-parole national du PTB Raoul Hedebouw a réagi à ces déclarations. "Si le PS a dit 200%, je crois que je ne peux dire que 300%!", a-t-il plaisanté. Avant d'ajouter: "C'est une bonne nouvelle. Ça ne peut être qu'un bon signe que les lignes bougent. C'est la première fois que l'on voit un PS au gouvernement soutenir de cette manière-là".
La CSC (chrétienne) et la FGTB (socialiste) ont appelé à l'organisation d'"une large journée d'actions assortie de grèves dans diverses entreprises et organisations du pays" dans le secteur privé. Les syndicats exigent que les secteurs en bonne santé malgré la crise puissent accorder des augmentations de salaire supérieures à 0,4% - la marge salariale plafonnée à 0,4% pour les deux prochaines années, fixée par le Conseil national du travail (CNT) - alors que le patronat fait valoir la faible marge de manœuvre en cette période de crise sanitaire et économique.
Le syndicat libéral, lui, n'appelle pas à la grève mais mènera des actions de sensibilisation. Les syndicats souhaitent que la norme salariale ne soit qu'indicative, ce qui permettrait aux secteurs en bonne santé (le secteur pharmaceutique ou celui de la distribution entre autres) de dépasser le chiffre de 0,4%.
Pour Raoul Hedebouw, la prise de position de Paul Magnette doit se traduire par une mobilisation concrète. "Je ne voudrais que ça ne soit pas un discours hypocrite (...) J'espère que quand Mr Magnette dit qu'il soutient la grève, il soutient aussi que le gouvernement dans lequel il est, revoit la loi de 1996", s'est-il exclamé.
Les députés fédéraux Raoul Hedebouw (PTB) et Marc Goblet (PS, par ailleurs ancien président de la FGTB) avaient déposé une proposition de loi conjointe visant à rendre la norme salariale indicative plutôt que contraignante. Cette revendication est portée par le front commun syndical, qui juge la marge de négociation, plafonnée à 0,4% par le Conseil central de l'Économie, trop étroite au vu de la réalité économique de certains secteurs. Rendre la norme salariale indicative neutraliserait également la possibilité qu'a le gouvernement de sanctionner les secteurs qui dépassent celle-ci lors des négociations d'augmentations.
"La grève du 29 se déroule contre les patrons. L'enjeu est de pouvoir augmenter au-delà de 0,4% les salaires. Et les patrons refusent. Alors qu'il y a des secteurs qui ont fait la blinde de fric. Je rappelle que le Bel 20 a réalisé l'année passé 5 milliards de dividendes. Qu'on arrête de me dire que dans cette crise, il n'y a pas d'argent pour les salaires. Le problème, c'est qu'il y a une loi, la loi de 96, qui interdit aux salaires d'augmenter de +0,4%", a insisté Raoul Hedebouw.
