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Procès de Brétigny: pour SNCF Réseau, "l'impensable s'est produit"

Au deuxième jour du procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny en 2013, les représentants légaux de la Société nationale SNCF et de SNCF Réseau ont tenu à adresser leurs pensées aux victimes, tout en contestant les fautes reprochées.

"Tout au long du procès, je vais contester les fautes qui sont reprochées" à SNCF Réseau, "mais je veux assurer" aux victimes et à leurs familles "que les sentiments sont sincères au moment où je leur adresse ces quelques mots", a déclaré mardi matin à la barre le représentant légal du gestionnaire des voies SNCF Réseau, qui a succédé à Réseau Ferré de France.

"Je sais que je ne peux pas me mettre à leur place. Je ne peux qu'imaginer la peine immense qui a été la leur et est encore la leur", a poursuivi Robert Mathevet demandant à s'exprimer lors d'un propos liminaire.

Il a assuré que "ce drame (avait) été un choc pour l'entreprise, une sorte de sidération. (...) On ne peut pas oublier que, ce jour-là, l'impensable s'est produit".

Le représentant légal de la société nationale SNCF, Alain Autruffe a également déclaré partager la "douleur, la colère et la rage" des victimes après la "catastrophe", décrivant "un traumatisme qui restera dans nos mémoires".

ll a aussi rappelé que la SNCF "ne partage pas les thèses des experts judiciaires", qui soutiennent notamment une défaillance de la maintenance.

Trois prévenus sont jugés pendant huit semaines devant le tribunal correctionnel d'Evry pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires" après l'accident le 12 juillet 2013, qui avait fait sept morts et plus de 400 blessés.

En cause, le retournement d'une éclisse en acier - une sorte de grosse agrafe raccordant deux rails consécutifs - qui a fait dérailler un train Intercités.

Parmi ces trois prévenus, deux personnes morales encourent chacune jusqu'à 225.000 euros d'amende : la Société nationale SNCF (héritière pénalement de SNCF Infra chargée de la maintenance) et le gestionnaire des voies SNCF Réseau (qui a succédé à Réseau Ferré de France, RFF).

Le troisième à comparaître est un ancien cadre cheminot, âgé de 24 ans au moment des faits. Ce père de famille encourt jusqu'à trois années d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

Mardi, la journée est consacrée à la présentation des deux personnes morales.

"Quelle transparence des informations détenues par SNCF ? Quelle lisibilité entre RFF et SNCF, au début ?", s'est interrogée la présidente de la chambre, en quête de réponses sur le lien entre les deux entités.

L'accusation reproche notamment à SNCF Réseau "des fautes" ayant "conduit à l'absence de renouvellement anticipé" de la voie ou à "l'insuffisance des effectifs" et des défaillances "dans l'organisation, le contrôle et la réalisation des opérations de maintenance" à la Société nationale SNCF.

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