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Quand les écrans deviennent une drogue: ce spécialiste parle d'un constat étonnant (vidéo)

Il est question de santé au premier forum organisé à Bruxelles sur les "addictions". Psychologue et spécialiste des addictions aux écrans, Arnaud Zarbo était notre invité dans le RTLinfo13H et il a répondu à nos questions.

Aujourd’hui, à côté des addictions traditionnelles, comme l’alcool ou le tabac, les écrans sont considérés comme une réelle drogue. L’organisation mondiale de la santé l'a prouvé notamment avec des chiffres.

"L’OMS a pris une décision qui a provoqué une polémique chez les chercheurs. On est encore très prudent sur le fait de dire que c’est une addiction comme les autres", indique toutefois Arnaud Zarbo.

D’après les statistiques, il y aurait 221 consultations par jour en Belgique.

"C’est effectivement cela. Maintenant, est-ce que ces consultations sont liées à une pathologie ou à une vraie addiction ? Ou est-ce que ce sont des gens qui se posent des questions et s’inquiètent ? Il faut nuancer et essayer de savoir s’il s’agit réellement d’une addiction problématique", ajoute le spécialiste des addictions aux écrans.


"Les joueurs dits excessifs se réfugient là-dedans" 

Ce qui est étonnant dans les analyses, c’est que la dépendance aux écrans peut ainsi déboucher sur des troubles mentaux.

"L’usage problématique des jeux vidéo concerne qu’une infime partie des joueurs (1,5%) et le troubles mentaux sont déjà là avant. Les gens qui sont dans des souffrances ou des situations difficiles peuvent se réfugier dans des jeux vidéo. Il faut être prudent en disant que c’est le jeu vidéo qui crée le problème. En général, c’est une ressource pour les joueurs dits excessifs et qui se réfugient là-dedans car ils ont d’autres difficultés dans leurs vies. C’est ce que je constate dans ma pratique thérapeutique", a conclu Arnaud Zarbo.


Favoriser les interactions 

Le premier forum transdisciplinaire "Addiction et société" a par ailleurs débuté mardi au bâtiment Flagey, et ce, pour deux jours. L'objectif des organisateurs est d'aborder, par le biais de conférences et de rencontres, les accoutumances actuelles, comme les traditionnels thèmes de l'alcool, de la cigarette et de la drogue mais aussi le sexe, les écrans, les achats en ligne, les médicaments, le sucre, le sport (et le dopage) ou encore les jeux de hasard.

Quelque 130 orateurs originaires de Belgique, de France, de Suisse et du Canada sont présents mardi et mercredi dans le bâtiment ixellois pour une quarantaines de sessions.

Les organisateurs ont souhaité favoriser les interactions entre protagonistes plutôt que mettre en place un simple colloque de scientifiques comme il en existe ailleurs. "Chacun travaille dans son coin, dans un but commun, sans jamais se concerter; on s'est rendu compte qu'il était temps d'en discuter ensemble", a souligné le Docteur Marc Derély, psychiatre à l'initiative de ce forum. Jeunes, assistants sociaux, médecins, psychologues, mondes associatif et judiciaire ou encore police fédérale sont ainsi invités à échanger sur les différents sujets abordés.

Mardi matin, le roi Philippe, qui soutient et s'intéresse au sujet, a participé à la conférence inaugurale qui avait pour thème le "changement de paradigme". Il assistera également à trois sessions à destination des jeunes dans l'après-midi.La démarche primordiale, selon les organisateurs, est de sortir de la stigmatisation et créer le débat mais surtout changer le cadre de réflexion en apportant une réponse davantage centrée sur l'individu et dès lors privilégier la responsabilisation sociétale plutôt que l'approche répressive et moralisatrice pour traiter les "addicts".

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