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Découverte archéologique surprenante à Mons: ces silex changent notre perception de l'homme préhistorique

Des chercheurs de Liège ont fait une grande découverte archéologique : l'Homme de Cro-Magnon chassait déjà il y a 30.000 ans dans le Hainaut. C'est grâce à des silex d'armes, que les archélogues ont pu déterminer qu'ils chassaient 10.000 ans plus tôt que ce que l'on pensait.

Il y a 30.000 ans, en plein âge de glace, quand ils ne cueillaient pas, des hommes chassaient le renne et le cheval sauvage dans la région de Mons. Ils utilisaient un propulseur.

Les fouilles archéologiques remontent à la fin des années 60. Les pointes de silex retrouvées étaient montées sur un arc à flèche, sur une lance. À l'époque, les scientifiques l'ignoraient.

Pour le déterminer, les chercheurs liégeois ont reconstitué les pointes avec des silex prélevés au même endroit. "Juste à côté du site, il y a une réserve de matière première, un affleurement de silex de très bonne qualité. Ils se sont probablement installés là pour le silex", explique Justin Coppe, chercheur au Traceolab et archéologue de l'ULiège.

Des reproductions de pointes de flèches ont ensuite été testées sur des mannequins balistiques, reproduisant les animaux chassés. "Quand une pointe en pierre est tirée sur un animal lorsqu'un homme préhistorique chasse, elle va quasiment systématiquement casser. Mais, elle va casser d'une manière spécifique à l'arme. C'est un peu comme quand la police scientifique va étudier les traces sur les balles de fusil. Nous, on fait un peu la même chose, mais sur des pointes en pierre", compare le chercheur.

Commence alors un long travail de comparaison au microscope entre les silex reconstitués et les pointes du paléolithique. "On espère que nos pointes expérimentales vont casser de la même manière que les pointes préhistoriques. Le principe de la discipline qu'on a ici, la tracéologie, c'est qu'une action, qu'elle soit faite dans le passé ou dans le présent, si elle est faite dans les mêmes conditions, elle laissera les mêmes traces", justifie Justin Coppe.

Les plus anciennes traces de chasse au propulseur remontaient jusqu'ici à 20.000 ans, dans le nord de la France. Les travaux de l'Université de Liège prouvent en fait que la technique était en fait utilisée 10.000 ans plus tôt. Mons est donc, sur la planète, le plus ancien site connu où des hommes utilisaient cette technique.

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